
PAPIER ORIGINAL, publié le 16 février 2013. Parti d'Angleterre, le scandale de la viande de cheval a fait tache d'huile dans toute l'Europe. Y compris en France qui, au centre du débat avec Spanghero accusé par Benoit Hamon de "fraude commerciale", attire tous les regards. Retour sur la chronologie d'une affaire paneuropéenne qui a tout pour devenir le plus gros scandale alimentaire du début du XXIe siècle.
MI-JANVIER 2013 : Des hamburgers vendus en Grande-Bretagne et en Irlande contiennent de la viande de cheval. Des dizaines de millions de steaks sont retirés des étals.
2 FÉVRIER : Selon le site Mediapart, Comigel adresse une lettre à Findus indiquant que des plats cuisinés contenant du cheval pouvaient avoir été mis en circulation dès le 1e août 2012.
7 FÉVRIER : La FSA, (Agence britannique de sécurité alimentaire) indique que sur 18 plats lasagnes surgelées, distribués par la marque Findus, censés être au boeuf, 11 contiennent jusqu'à 100% de viande de cheval.
8 FÉVRIER : Comigel, sous-traitant de Findus retire tous ses produits et met en cause un de ses fournisseurs Spanghero.
La crise devient européenne : la marque Findus retire également tous ses produits en France et en Suède.
9 FÉVRIER : Pour se défendre, Spanghero indique qu’elle poursuivra le producteur roumain.
10 FÉVRIER : La presse britannique s’emballe. « Nous mangeons de la viande de cheval depuis des mois » indique le Daily Star. L’hypothèse d’une simple erreur est écartée. Benoît Hamon parle de 300.000 euros de bénéfices pour le fraudeur.
Comigel estime avoir été berné et demandera réparation.
Le parcours de la viande est annoncé au grand public. Toute l’Europe s’étonne de la complexité du trajet entre la Roumanie et l’assiette finale. Et surtout de la nécessité du nombre d’intermédiaires entre la Roumanie, les Pays-Bas, Chypre, le Luxembourg et finalement tous les pays européens.
LE 11 FÉVRIER : Spanghero revendique n’avoir ni « activité d’achat, de revente ou de transformation de produits à base de viande de cheval ».
Réunion de crise en France. Les sièges de Comigel et de Spanghero sont perquisitionnés.
Le producteur roumain est montré du doigt. L’opinion publique ressort des archives une modification dans le code de la route roumain datant de 2007 interdisant les charrettes roumaines sur les routes. Cela aurait entraîné un surplus de cheval pour le pays.
Rumeur démentie par Bucarest ainsi que toute irrégularité.
12 FÉVRIER : Picard annonce être également touché par le « horsegate ».
13 FÉVRIER : Réunion de crise européenne. Des tests ADN sont demandés dans tous les pays de l’UE sur les produits concernés. Une enquête est confiée à Europol pour savoir qui a fraudé. L’Union européenne souhaite vérifier que le scandale ne prendra pas une dimension sanitaire avec la présence de Phénylbutazone, un médicament pour chevaux interdit lorsqu’ils sont dédiés au circuit alimentaire, car néfaste pour l’homme.
La Suisse et l’Allemagne annonce également retrouver de la viande de cheval dans leur produit.
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LE 14 FÉVRIER : un article du parisien accuse directement la société Spanghero. Elle aurait acheté, facture à l’appui, 42 tonnes de viandes de cheval en janvier dernier. Celle-ci se défend de tout commerce de viande de cheval.
La DGCCRF indique que le scandale porterait sur 750 tonnes de viandes de cheval, toucherait 4,5 millions de plats cuisinés, vendus dans 13 pays européens.
Dans une conférence de presse, le gouvernement français accuse publiquement la société Spanghero, coupable de "tromperie économique". Elle indique qu’elle sera poursuivie en justice, et son agrément sanitaire et suspendue. L’usine ne peut plus exercer.
Le scandale vire brusquement au scandale sanitaire, quand le Royaume Unis déclare avoir retrouvé du phénylbutazone dans six carcasses de chevaux, dont certaines ont été envoyées en France. En réalité, cette affaire n’a rien à voir avec le scandale de la viande de cheval. Ces chevaux n’ont jamais été destinés au circuit alimentaire.
LE 15 FÉVRIER : Les arguments fusent entre les accusateurs et les défenseurs de Spanghero.Barthélémy Aguerre, PDG de la PME française, assure qu’il ne savait pas qu’il avait acheté du cheval.Qu’il aurait confondu code de nomenclature douanière qui indique le type de viande, avec un simple code produit de son fournisseur. Une source mystérieuse indique qu’il ne peut pas ne pas connaître le code de nomenclature douanière.
Le maire de Castelnaudary et le PDG de Spanghero déplorent le retrait de l’agrément sanitaire de la PME, néfaste pour l’activité de la ville : le site emploie 300 personnes. Ils indiquent également que « pour qu’il y ait retrait de cet agrément sanitaire, il faut qu’il y ait danger sanitaire, or il ne s’agit ici que de tromperie. »
Devant la tournure sociale, le gouvernement français esquisse un soupçon d’un rétropédalage.
En parallèle, la Norvège indique retrouver de la viande de cheval dans ses produits. Ceux-ci provenaient de la même entreprise que pour Findus : Comigel. L’Autriche annonce la même nouvelle.
Une enquête est ouverte au Danemark concernant la présence de cheval dans des pizzas censées contenir du bœuf.
La FSA annonce avoir testé 2.501 produits, et avoir retrouvé du cheval dans 29 d’entre eux. Soit 1,1%.