3 questions à Berndt Hauptkorn, PDG d’Uniqlo Europe « La France est désormais prête pour Uniqlo »
\ 12h49
LSA - Après Beaugrenelle en octobre, Paris-le Marais maintenant et, fin mai, Marseille : soit, en sept mois, autant de magasins ouverts qu’en… six ans. Est-ce le signe qu’Uniqlo est décidé à accélérer son développement en France
Berndt Hauptkorn - Notre stratégie, quand nous entrons dans un pays, est de s’implanter d’abord dans une capitale et de regarder comment les clients se comportent, ce qu’ils préfèrent et achètent. L’idée est de nous donner les moyens de bien cerner les conditions de croissance pour concevoir ensuite notre expansion avec un maximum de chances de succès. Après Marseille, notre première implantation en province, nous avons des idées pour d’autres villes, mais il est trop tôt pour en parler. Nous ciblons principalement des zones urbaines importantes. Mais, déjà, la question du succès n’en est plus une. Nous considérons que la France est désormais prête pour accueillir Uniqlo, et tout l’enjeu est maintenant de savoir si notre réussite sera grande… ou très grande !
LSA - Pour autant, si l’on en croit les déclarations initiales, en 2007 – « une dizaine de magasins très vite » –, on observe un grand décalage entre les ambitions et la réalité. Pourquoi ce retard
B. H. - La crise n’est pas un argument, contrairement à ce que l’on peut croire. C’est même un atout pour nous, dans la mesure où nous proposons des produits de qualité à un prix accessible. Cela résulte du fait que nous prenons le temps de comprendre le marché, et de trouver les bons emplacements. À Londres, par exemple, les clients sont très sensibles au prix. C’est un élément important dans l’acte d’achat. À Paris, la « signature produit » prime sur le prix : il faut d’abord proposer quelque chose d’original.
LSA - Dans ce contexte d’adaptation aux conditions locales, quel est votre format idéal en France
B. H. - Le format standard d’un magasin tourne autour de 1 000 m², mais nous nous adaptons, bien sûr. Dans le Marais, la surface est de 917 m², répartis sur trois étages. À Marseille, la superficie sera de 685 m². Nous pourrons y proposer les collections homme et femme, mais ni enfant ni bébé. Ce sera donc pour nous un excellent observatoire pour éventuellement envisager d’autres développements sur de telles surfaces par la suite. propos recueillispar J.-C. Barla, à Marseille