À chacun ses magasins
M. P.
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M. P.
Dis-moi où tu habites et combien tu gagnes et je te dirai où tu fais tes courses. L'étude de l'Insee sur les lieux de consommation des ménages, qui vient de paraître, apporte la réponse à cette question. Ainsi, les plus aisés et les Parisiens privilégient clairement le petit commerce. En 2006, un quart des dépenses alimentaires est réalisé dans les commerces de détail. Ceux-ci trouvent même le moyen d'augmenter leur part de marché dans la capitale, alors qu'elle s'érode partout ailleurs. Inversement, à Paris, la part des hypermarchés classiques est largement en dessous de la moyenne : 11,6 %, contre 30,4 % pour l'ensemble de la France. Le hard-discount continue bon an, mal an sa progression : les Français y réalisent 13 % de leurs dépenses. Une part qui a presque doublé entre 2001 et 2006. Le hard-discount caractérise toujours les classes modestes : les 20 % de foyers ayant le niveau de vie le plus faible y réalisent près de 20 % de leurs courses alimentaires. Cette part tombe à 5 % pour les 10 % plus aisés. La même logique prévaut pour l'habillement. Les 10 % de ménages les plus aisés réalisent plus de 56 % de leurs achats de vêtements dans le petit commerce de détail spécialisé. A contrario, un ménage achète d'autant plus ses habits dans les grandes surfaces que son niveau de vie est bas : 45 % des dépenses vestimentaires pour les 10 % de ménages les plus modestes, contre 28 % pour les 10 % les plus aisés.