Ameublement, une année de confirmation
La maison serait-elle devenue le meilleur refuge en ces temps agités ? Les experts de l’Institut de prospective et d’études de l’ameublement (Ipea), qui livrent chaque année leur analyse du marché, en semblent convaincus… surtout lorsque les chiffres sont au beau fixe, et ce depuis deux ans. +2,3%, c’est la progression du marché à fin 2016, ce qui permet au secteur de signer deux ans consécutifs de reprise, une première depuis 2011. Mais pas d’atteindre la barre des 10 milliards d’euros, le marché s’établissant à 9,56 milliards. « C’est une année à deux vitesses, souligne Daniel Fontaine, président de l’Ipea. Les ventes de meubles ont progressé de 4,9% sur le premier semestre, mais se sont effondrées en août et n’ont pas repris à l’automne. » Et de conclure : « Ce n’est pas une croissance forte. Nous aimerions retrouver des années plus dynamiques. »
CE QU’IL FAUT RETENIR
- Le meuble connaît sa deuxième année consécutive de reprise. Une première depuis 2011.
- Pour maintenir cette tendance, il lui faudra encore développer sa croissance d’au moins 3% en 2017.
- Cuisine et literie sont les deux principaux moteurs du marché, auxquels il faut ajouter les canapés et fauteuils. Seule ombre au tableau, les meubles de salle de bains, qui ont pâti des arbitrages en faveur des autres secteurs.
+2,3%
L’évolution du CA du meuble en 2016, à 9,56 Mrds €
Une reprise ciblée
La reprise des mises en chantier de logements neufs devrait y aider. Les deux moteurs du meuble ont joué leur rôle. La literie bat des records (+5,5%), la cuisine ne démérite pas (+ 3,7%). En revanche, les créneaux de la salle de bains et du jardin n’ont pas bénéficié de cette embellie. Voilà qui profite d’abord aux enseignes de distribution. Les grandes en tirent parti, à commencer par Ikea, le numéro un, qui atteint 19% de part de marché, contre 18,3% en 2015. « C’est l’effet de notre stratégie commerciale, axée notamment sur la baisse permanente des prix, explique Nadia Bothorel, directrice des opérations France. Ikea a particulièrement bien marché sur les cuisines et les chambres . » Conforama progresse à 16,1% de PDM (contre 15,7% en 2015) et But atteint 13,4% (contre 13,1%). Bien évidemment, les spécialistes cuisine font également partie des circuits gagnants, avec un record de croissance du chiffre d’affaires de 5,8%. Avec plus de la moitié de parts de marché sur l’ameublement, les grandes enseignes sont plus que jamais bien placées pour rendre la croissance plus solide.
« Nous avons eu une année à deux vitesses, avec un second semestre beaucoup plus difficile. La dynamique est là, mais il faut encore consolider cette reprise. L’immobilier va nous y aider. ».
Daniel Fontaine Président de l’Ipea