André placée en redressement judiciaire
André, l'enseigne de chaussure historique, créée en 1896, est placée en redressement judiciaire.
Le coronavirus aura eu raison d’une honorable vieille dame de plus. André, l’enseigne de chaussure créée en 1896, vient d’être placée en redressement judiciaire. Alors, bien sûr, redressement judiciaire ne veut pas dire disparition pure et simple, mais il n’empêche : les temps sont durs pour André, rachetée à Vivarte par Spartoo en 2018, et l’avenir très incertain.
3 à 4 millions d'euros de pertes depuis 15 jours
Déjà mal en point au moment où Vivarte l’a cédée, André n’a donc pas pu être remise à flot par Spartoo et son patron Boris Saragaglia. Fermés, comme tous les autres commerces « non essentiels » du pays depuis le 16 mars dernier, les quelque 150 magasins perdent entre 3 millions et 4 millions d’euros depuis quinze jours. Une situation intenable, surtout quand elle intervient après un mois de décembre rendu compliqué par les grèves et, globalement, des mois et des mois de contestations sociales avec le mouvement des Gilets jaunes, depuis novembre 2018.
Un peu moins de 100 M€ de CA... mais 10 millions de pertes
Rajoutez à cela un secteur de la mode qui, structurellement, s’affiche en déclin depuis plus de dix ans – même si la chaussure, longtemps, s’en est mieux sortie – et comprenez que la sortie de route semblait inéluctable. En 2018, André, d’après les greffes des tribunaux de commerce, réalisait un peu moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, et si le journal Les Echos cite aujourd’hui des ventes sensiblement équivalentes, il avance des pertes « de dix millions d’euros ». Lesquelles, donc, se trouvent encore creusées depuis le confinement et la fermeture des magasins. Pour autant, toujours cité par Les Echos, Boris Saragaglia, PDG du groupe Spartoo, évoque sa volonté de sa battre : « Je suis un entrepreneur. Je vais me battre pour monter un plan B, peut-être en me concentrant sur le cœur du réseau », affirme-t-il.