Boulanger, Lenovo, Walmart, retour sur les pires bad buzz 2015
Campagnes de publicité mensongères, sexistes ou racistes… Au total, pas moins de 109 bad buzz ont été répertoriés en 2015 par Visibrain, agence qui gère la réputation de grands noms dans le commerce. Parmi les mauvais élèves figurent, en bonne position, les distributeurs et marques de grande consommation. Retour sur une année 2015 mouvementée.
« En général, ça débute sur Twitter. Une photo ou un commentaire est posté sur ce réseau social qui est le plus utilisé pour manifester son mécontentement. De là, nous analysons l’ampleur de la crise : si elle est éphémère, c’est-à-dire si elle ne dure pas plus d’une journée, si elle fait perdre de l’argent à l’entreprise critiquée ou si, stade ultime, le relai médiatique fait effet boule de neige », relate Nicolas Vanderbiest, chercheur à l’université catholique de Louvain, en Belgique. Au total, cet expert de la communication virale, qui travaille en collaboration avec l’agence Visibrain, a recensé pas moins de 109 bad buzz en 2015 –un record !- dont 4 % entraine un emballement médiatique. A l'origine de ces ratés, la distribution et la grande consommation ne sont pas en reste.
Répartition des secteurs d’activité touchés par des crises :
Pire, 78 % de ces mauvaises publicités seraient nées d’une erreur de communication ou du marketing émanant des marques elles-mêmes ! Bien sûr, le spécialiste ne résiste pas à l’envie d’étayer ses propos. Sélection de trois exemples de bad buzz marquants dans le retail en 2015 :
1. Lenovo épinglé pour son logiciel facilitant les pubilicités
Selon Nicolas Vanderbiest, c’est LE bad buz le plus retentissant dans le secteur des biens de grande consommation en 2015. Lenovo, la griffe chinoise de produits high-tech, a été prise la main dans le sac après avoir préintallé sur ses ordinateurs un logiciel nommé « Superfish ». Celui-ci permettait d’injecter des publicités dans les résultats des requêtes sur Google, Internet Explorer et Chrome. 220 000 tweets plus tard (voir ci-dessous), la marque a enfin pris le problème à bras le corps en corrigeant le tir et en s’excusant platement.
Virus news and tools is out! https://t.co/KWdDlbKAR9
— DASOS (@SteliosDasos) 15 Janvier 2016
2. Boulanger et les jouets Bart Smit au top... du sexisme
Motif récurrent de critiques adressées aux marques, les produits et campagnes jugés sexistes. La chaine de magasin de jouet néerlandaise Bart Smit a commercialisé un miroir télescopique pour pouvoir regarder sous les jupes des filles. Il a été retiré suite à l’émoi suscité sur Internet.
Chez Boulanger, le "cadeau de Noël de rêve pour madame" n'est autre qu' un fer à repasser… Devant ce tollé sur Twitter, le distributeur a réagi. Voici sa réponse:
@carolinedehaas Toutes nos excuses pour le balisage inadapté sans connotation volontaire. Le nécessaire a été fait dans tous nos magasins.
— Boulanger (@boulanger) 24 Décembre 2015
Pour rappel, au mois d’avril 2015 , Boulanger s’est fait épingler par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour des fichiers clients en interne où les vendeurs annotaient des commentaires discriminatoires.
3. Walmart et les produits d’entretien Clorox un brin racistes
Deux exemples de dérapages racistes ont enfin été relevés par le specialiste des emballements viraux. Le distributeur américain Walmart a proposé dans ses rayons des déguisements plus que douteux : un costume de soldats israëlien pour bambins et un autre destiné aux adultes, avec voile et grand nez…
Les produits d’entretien canadiens Clorox ont quant à eux réagi de façon très curieuse aux nouveaux emojis multiculturelles proposées par Apple. « Les nouveaux emojis sont OK, mais où est la javel ? » Les internautes ont crié au scandale…
Infographie récapitulative des bad buzz en 2015 :