
Les Français misent de plus en plus sur l’e-commerce et plébiscitent les magasins de proximité. Ces deux modes de consommation ont des conséquentes fortes sur le transport. Il s’intensifie en centre-ville alors que les législations ont tendance à vouloir le faire sortir… Du moins les versions polluantes, que cela soit en émission de CO² ou sonore.
Tous les distributeurs et enseignes cherchent donc des modes de transports alternatifs. Chez Stef, l’une des voies d’avenir pourrait résider dans le camion cryogénique. A l’occasion d’un évènement dédié à la Green Logistics, organisé en collaboration avec la métropole de Lyon le 28 mars, Stef a ainsi montré son expérimentation autour de l’azote menée avec Air Liquide.
Une production de froid plus écologique
Précisément, le camion reste un modèle classique, fonctionnant donc au GNV, Bios-Gas ou diesel, l’innovation se situe dans le module de production de froid. "Historiquement, pour générer du froid, nous devons utiliser un moteur thermique qui provoque des problématiques sonores en plus d’utiliser du diesel, commente Damien Chapotot, directeur général délégué de STEF Transport. Avec l’azote, il n’y a aucune émission gazeuse ou sonore. De plus, la production du froid est plus rapide."
En revanche, le frein à cette technologie reste encore le coût. Bien que désormais il existe des solutions homologuées sur étagère, cela demeure encore de la R&D. Autre difficulté, il faut disposer des stations d’approvisionnements en azote.
70 camions à l’essai
À date, Stef dispose de 70 camions utilisés pour transporter les marchandises sur la métropole de Lyon et dans les Alpes pour des clients comme Bigard, Danone, Savencia, Lactalis ou encore de nombreux distributeurs alimentaires de la région. Des tests seront prochainement menés sur Paris. Le coût ne peut être répercuté sur le client, mais selon Damien Chapotot, "nous sommes convaincus que lors des appels d’offre, notre engagement volontariste en faveur de l’environnement fait la différence".
D’autres technologies sont mises au banc d’essai pour remplacer les moteurs thermiques comme les systèmes au CO2. Cette technologie est par exemple utilisée dans la grande distribution pour produire du froid dans les chambres froides des magasins. Son usage serait ainsi détourné et surtout le système doit être miniaturisé.
Une autre technologie va également être éprouvée avec l’usage de l’énergie cinétique. Précisément, deux modèles sont possibles, l’un met à profit l’énergie dégagée lors du freinage pour recharger une batterie qui stockera l’énergie pour la production de froid quand le véhicule est à l’arrêt. L’autre solution se rapproche du fonctionnement d’une dynamo. En simplifiant, comme sur les vélos, l’énergie sera récupérée en frottant un élément sur l’essieu.
Pour le camion porteur, peu de solutions alternatives viables
Et au-delà de la production de froid, le camion dans sa partie porteur évolue également vers des solutions plus vertes. Stef compte tester un camion 100% électrique mais l’autonomie reste encore limitée à 130 kilomètres, un chiffre trop faible pour des tournées qui atteignent plutôt 250 à 300 kms. Le gaz reste pour l’heure la meilleure alternative mais pour Damien Chapotot, le vrai changement arrivera avec l’hydrogène et la pile à combustible. Mais pour le dirigeant, "la prise de conscience collective sur la nécessité de rendre le transport plus vert est finalement récente, il va encore se passer du temps avant que les technologies changent."