Carburant : la vente à perte sera autorisée... pendant quelques mois
Dans un entretien au Parisien - Aujourd’hui en France, la Première ministre a évoqué la possibilité de vendre des carburants en dessous de leur prix d’achat.
La Première ministre, Elisabeth Borne annonce ce samedi 16 septembre 2023, dans une interview au Parisien, la levée "à titre exceptionnel" et pour "une période de quelques mois" de l'interdiction de la vente à perte sur les carburants pour permettre "aux distributeurs de baisser davantage les prix". Elisabeth Borne écarte en revanche une baisse des taxes sur l'essence et le gazole, qui représente une part importante du prix final payé par les automobilistes. "Chaque prend sa part", rétorque la Première ministre. "C’est normal de mettre à contribution les gros industriels. La responsabilité de l’État, c’est aussi de baisser son déficit et sa dette."
Rappelons qu'après Total Energies qui a annoncé maintenir à 1,99 euro le plafond du prix au litre, Intermarché a dégainé il y a quelques jours avec une opération à prix coûtant jusqu'à la fin de l'année. Et selon les chiffres de l’UFIP (Union Française des Industries Pétrolières), la part de marché des stations de la grande distribution dans la vente de carburants a atteint 62,9% en 2020 (+0,4 point par rapport 2019) contre 37,1% pour les acteurs traditionnels (type Total, Esso, BP, etc…). Enfin, l'UFIP dénombrait en 2020 : 5303 stations services de la grande distribution en France contre 5857 dans les réseaux traditionnels.
Une marge brute faible pour les distributeurs
En 2021, Système U avait dévoilé dans la décomposition du prix de vente du carburant. Seulement deux centimes par litre. Soit seulement 1,30% du prix de vente ! Voilà quelle est, selon Système U, la marge brute pour 1 litre de gazole pour une enseigne de grande distribution. De son côté, l'Etat empoche 84 centimes par litre.
