Carrefour met un pied en Afrique noire
Casino et Système U y sont déjà. En janvier 2013, LSA s’intéressait d’ailleurs à « terra incognita » de la grande distribution que représentait l’Afrique noire, pointant le fait que cela ne durerait sûrement plus très longtemps. C’est donc maintenant au tour de Carrefour de s’installer dans ces pays.
Jean-Noël Caussil
\ 16h25
Jean-Noël Caussil
Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Nigeria, République démocratique du Congo et Sénégal… Huit pays à rajouter aux terres de conquête de Carrefour, présent jusqu’à présent dans plus de 30 pays. Huit pays d’Afrique noire, six francophones et, également, deux anglophones, Ghana et Nigéria.
L'Afrique, déjà le 2ème marché mondial pour la téléphonie
Le signe, s’il en fallait, que l’Afrique noire est, pour la distribution organisée, une terre d’avenir. C’est déjà le cas pour la téléphonie : le continent africain en est déjà le deuxième marché mondial, derrière la Chine. L’étape suivante concerne la distribution alimentaire. Et, dans ce contexte, les groupes français – liens historiques obligent – ont de beaux atouts à faire valoir.
Carrefour, ainsi, après Casino (une trentaine de magasins hors Maghreb) et après Système U (une dizaine), vient de la comprendre. Le numéro deux mondial annonce s’associer à CFAO, ancienne filiale de PPR introduite en Bourse en 2009, pour se développer sur ce continent. Les deux groupes créent une société commune, détenue à 55% par CFAO et à 45% par Carrefour, pour mener à bien ces projets.
Plusieurs "dizaines de centres commerciaux" prévus
CFAO (3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012, pour un résultat opérationnel de 290 millions d’euros), historiquement implanté en Afrique via ses activités automobiles et pharmaceutiques, apporte sa connaissance de ces marchés, et Carrefour la puissance de ses enseignes et de sa marque.
CFAO annonce vouloir démarrer un premier projet dès cette année à Abidjan, en Côte d’Ivoire, « avec pour objectif une ouverture en 2015 ». Plus précis encore, CFAO détaille vouloir, « à l’horizon de dix ans », compter sur « plusieurs dizaines de centres commerciaux lui permettant de devenir un acteur de référence de la distribution de détail dans ces régions d’Afrique, avec un chiffre d’affaires dépassant un milliard d’euros. »