Carrefour voit l'arrivée de la famille Moulin dans son capital
La famille Moulin vient d'acquérir 6,1% du capital de Carrefour via Motier la société de portefeuille qui gère ses partcipiations. Une opération qui lui permet de devenir le deuxième investisseur du groupe derrière Blue Capital.
GUILLAUME BREGERAS
\ 18h45
Mis à jour 07 Avril 2014
GUILLAUME BREGERAS
Mis à jour
07 avril 2014
Dans un communiqué, Motier annonce sa montée au capital du groupe Carrefour à hauteur de 6,1%: "Cet investissement stratégique et patrimonial de Motier s'inscrit dans la durée. Il reflète sa confiance dans le potentiel de croissance de Carrefour SA, groupe français leader mondial de la distribution."
C'est donc la famille Moulin, qui détient déjà les Galeries Lafayette, qui entre au capital du numéro trois mondial de la distribution, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 84,3 milliards d'euros l'année dernière, avec une part importante. Une prise de participation qui pose de nombreuses questions, notamment celle de son entrée au conseil d'administration du groupe dirigé par Georges Plassat. Mais aussi celle de la poursuite du développement des Galeries Lafayette dont l'état major de la branche "grands magasins" a été entièrement revu. Son développement, notamment à l'international, est ambitieux et il faudra voir comment cette acquisition, dont une partie a été réalisée sur ses fonds propres, et l'autre via de l'endettement, impactera les différents projets: "Motier poursuit par ailleurs activement sa stratégie de développement de son activité coeur de grands magasins (c'est à dire les Galeries Lafayette, ndlr) et y consacrera les moyens nécessaires au cours des prochaines années."
Motier aurait racheté pour "44,5 millions d'actions" pour mener à bien cette opération "totalement amicale", mais sans avoir "concerter" la direction de Carrefour. Selon un calcul réalisé au moment de la clôture de la bourse parisienne, les 6,1% péseraient 1,3 milliard d'euros...
Depuis la cession de Monoprix au groupe Casino en 2012, le groupe Galeries Lafayette avait étudié plusieurs dossiers sans y donner suite, comme House of Fraser en Angleterre, ou le Printemps finalement soufflé par les Qataris.
Petites ironies de l'histoire: Dans les années 90, le Printemps avaient failli racheté Euromarché, finalement empoché par Carrefour, présidé à l'époque par Michel Bon... Et dans les années 70, c'est Etienne Moulin qui avait repoussé une proposition visant à entrer au capital de Carrefour pour finalement acquérir la chaine de magasins Inno.