Ce qu'il faut savoir sur le moral des cadres de la distribution
Les quelque 300 cadres de la distribution sondés par Michael Page sont partagés, entre optimisme et pessisme. L'étude en chiffres.
Magali Picard
\ 14h32
Magali Picard
Voici la synthèse en chiffres-clés de l'enquête menée par Michael Page entre le 16 et le 28 septembre auprès de 324 cadres de la distribution. Dans le détail, 35% travaillent dans la grande distribution spécialisée, 32% dans la grande distribution alimentaire, 19% dans le réseau de détail, 8% dans le luxe et 5% dans le e-commerce. Parmi les fonctions les plus représentées, les responsables de département, directeurs de magasin, directeurs régionaux, de réseau, mais aussi les fonctions achats, marketing et merchandising.
Les salariés cadres de la distribution se montrent plutôt satisfaits de leurs conditions de travail. En tout cas, plus des deux tiers estiment travailler dans une bonne ambiance et avec le matériel adéquat, a fortiori dans les réseaux de détail et pour ceux qui ont des fonctions de gestionnaire de centre de profits.
D’une année sur l’autre, la même proportion de salariés (44% en 2014) sont mécontents. Les raisons ont changé. La mauvaise ambiance ou les objectifs trop ambitieux étaient mis en avant l’année dernière. Cette année, le manque d’autonomie et de reconnaissance arrivent en tête.
Les cadres de la distribution aiment toujours leur job
Ils sont toujours heureux, mais un peu moins qu’avant. L’étude regorge de paradoxes. Les directeurs de magasin, alimentaires ou d’équipement de la personne, dans le luxe ou le e.commerce, oscillent entre satisfaction et inquiétude, entre contentement et doute. Un chiffre, s’il fallait en retenir un seul : 80% d’entre eux se disent « motivés ». Une cote de popularité qui gagne trois points par rapport à l’année dernière. "Deux tiers des cadres que nous avons interrogés estiment travailler dans une bonne ambiance et quatre sur cinq se disent motivés. C’est énorme !", constate Anthony Buchenet, manager exécutif senior chez Michael Page.
Les éléments de satisfaction sont tangibles : conditions de travail matérielles (68% s’affirment satisfaits), ambiance (66%), reconnaissance du travail (63%), formations (48%). Seul nuage dans ce ciel apparemment limpide : les perspectives d’évolution. Ce critère perd dix points en un an, passant de 51 à 41%. Anthony Buchenet a son explication. « Au quotidien, les cadres restent satisfaits. Mais il faut noter un léger essoufflement en termes de motivation. Les postes créés concernent le middle-management, ce qui a pour effet de bloquer l’ascension des autres ». C’est aussi une conséquence directe d’un marché moins dynamique. Les enseignes y regardent à deux fois avant de créer des postes.
Ce n’est pas le travail dominical, ni les bonus en perspective qui vont les motiver. A la question « moyennant une majoration de votre salaire, seriez-vous prêts à travailler le dimanche ? », une légère moitié (52%) répond par l’affirmative. Les 30-39 ans, occupés ailleurs, sont même 60% à dire non. Seuls les 50 ans et plus (63%) seraient prêts à turbiner davantage le dimanche. Peut-être pour rattraper leur retard en termes d’augmentation de leurs rémunérations. Parmi les deux salariés sur cinq qui disent avoir été mieux rétribués en 2014, peu sont des « seniors ». Plus de 70% en effet avouent n’avoir rien eu. Une preuve supplémentaire que cette population fait figure de plus en plus de laissée-pour-compte.
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