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David Giraudeau, DG de La Mie Câline: "160 de nos 240 points de vente restent ouverts"
La franchise de boulangerie, pâtisserie et restauration rapide La Mie Câline s’appuie sur une importante usine, Monts Fournil, basée à St-Jean-de-Monts qui fournit l’essentiel des produits vendus dans ses 240 points de vente (dont 95 % de franchisés). David Giraudeau, directeur général de l’entreprise explique à LSA pourquoi et comment 60% du réseau reste ouvert et comment il font face à la crise.
LSA / Comment vous êtes-vous organisé depuis le début de la crise ?
David Giraudeau : Depuis l'annonce du confinement, faite lundi 16 mars, j'assure encore une présence relativement importante au siège car nous sommes aussi producteurs des sandwichs et produits de boulangerie et de pâtisserie, vendus dans notre réseau. Nous écoulons 11 millions de sandwichs par an et 17 millions de cookies chaque année. Tous nos produits viennent de l'usine Monts Fournil et sont assemblés en point de vente : nous fonctionnons en cercle fermé quasi-total. Nous avons aussi une petite partie de l'activité, environ 5 %, qui alimente en pains bios l'entreprise Biofournil que nous continuons à approvisionner même si l’usine est quasiment arrêtée en ce moment.
LSA / Quel est le poids économique de votre groupe ?
David Giraudeau : Nous sommes un groupe familial, détenu par la famille Barreteau. Nous avons 240 points de vente qui portent l’enseigne La Mie Câline, essentiellement en franchise. Le réseau réalise environ 180 millions d’euros de chiffres d’affaires avec 2200 collaborateurs qui travaillent sous la bannière La Mie Câline. Le tout est piloté par l’entreprise Monts Fournil qui est à la fois producteur, franchiseur et centrale d’achats mais aussi exploitant de magasins (16 intégrés) et qui réalise environ 80 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 500 salariés (compris dans les 2200 précités).
LSA / Quelles ont été vos premières priorités ?
David Giraudeau : L'enjeu a d'abord été de protéger les gens de notre réseau de commerces de proximité au sujet du respect des gestes barrière, de les rassurer aussi. Sur les 240 magasins, 80 ont fermés tout de suite notamment ceux situés dans les centres commerciaux. Il a aussi fallu continuer notre métier de base qui est de produire pour alimenter notre réseau même si l'activité a considérablement diminué, de l’ordre de 70 %. Aujourd'hui, les magasins ouverts réalisent en moyenne 700 euros de chiffre d'affaire par jour contre 2200 à 2300 euros en temps normal. A ce niveau-là d'activité, on assure plus un service public. Mais c’est un service que nous essayons de maintenir avec nos confrères artisans sachant que la plupart des autres grandes chaînes ont fermé ou fonctionnent en mode très ralenti. A l’heure où je vous parle, la rentabilité n'est même pas une question. La question c’est de faire en sorte que nos magasins puissent fonctionner et étaler une partie de leurs charges fixes.
LSA / Qu'avez-vous mis en place pour le réseau ?
David Giraudeau : Depuis le 17 mars tout a changé, on organise une conférence téléphonique deux fois par semaine avec le réseau pour l’informer, le rassurer. Le comité de direction est réuni en cellule de crise tous les jours, certains à distance, d’autres au siège. Nous envoyons depuis cette date une newsletter quotidienne avec toutes les infos utiles pour le réseau. On s’est appuyé notamment sur le réseau social interne, la « calinosphère » mis en place depuis 10 ans, ce qui nous a beaucoup aidé dans notre communication de crise.
Les premiers jours ont été un peu flous, il faut le reconnaître. Nous avons immédiatement fermé les 100 salles de restauration exploitées dans nos 240 magasins, ils ne pouvaient plus recevoir de clients conformément aux décisions des pouvoirs publics. Et certains franchisés ont d'abord fermé pour finalement rouvrir ensuite. La question de l'application du chômage partiel restait aussi en suspens sachant que les décrets n'étaient pas encore publiés et donc les détails pas encore connus.
LSA / Vous devriez pourtant pouvoir profiter de ces mesures ?
David Giraudeau : Oui car nous subissons une très importante baisse d'activité. Notre usine va être quasiment arrêtée pour les deux prochaines semaines. Comme je vous le disais l’activité a baissé de 70%. Nous fonctionnons normalement avec 10 jours de stocks et aujourd’hui nous en sommes à 30 à 35 jours. Du côté de nos franchisés, les 160 points de vente ouverts fonctionnent tous en mode dégradé. Ce sont généralement les couples de franchisés qui tiennent la boutique et les salariés sont soient en congé soit en chômage partiel sachant qu'il y a en moyenne 6 à 7 salariés par point de vente.
LSA / Avez-vous envisagé de stopper complètement l’activité comme beaucoup de vos confrères, Paul ou Burger King pour ne citer qu’eux ?
David Giraudeau : On s'est posé la question mais notre devoir était d'assurer l’approvisionnement de nos franchisés qui souhaitaient poursuivre leur activité. Le pain reste un des aliments de base du citoyen français et c'est très important que nous puissions continuer à l'alimenter. Nous sommes aussi évidemment très vigilants sur la pérennité économique de nos franchisés qui, même s’ils s'appuient sur un modèle de franchise performant, supportent souvent un endettement important. Nous les aidons donc dans leurs démarches auprès des banques et des administrations.
Le premier réflexe face à la crise c'est celui de la solidarité. Il ne peut pas en être autrement, encore plus quand on exploite un réseau de franchise qui repose pour une bonne part sur cette solidarité. Ça va au-delà du réseau. Par exemple notre transporteur, Mousset, nous a signalé qu'il avait, comme ses confrères, des difficultés pour répondre aux nouvelles conditions de marché qui engendrent des surcoûts importants. Nous allons essayer de trouver des solutions avec lui.
LSA / Que pensez-vous des mesures prises par le gouvernement ?
David Giraudeau : Il essaie de faire au mieux face à une situation totalement inédite, même s’il y a des lourdeurs administratives et qu'on oscille un peu entre ordres et contre-ordres, notamment entre les injonctions de rester chez soi et celles de continuer à travailler.
Pour autant, cette crise révèle aussi des réflexes de solidarité et d'entraide. Je suis administrateur de la Fédération de la boulangerie industrielle qui réunit une quarantaine d’industriel adhérents et j'ai senti une grande solidarité entre ses membres. Si l’un d’entre nous a besoin d’aide pour le fournir en produits ou en matière première pour poursuivre son activité, évidemment nous l'aiderons. C’est une des vertus de cette crise, cette volonté de s’entraider. Même chose pour les échanges de salariés entre entreprises : si le cadre légal le permet avec nos salariés le souhaitent évidemment que nous le faciliterions. L'autre chose que révèle cette crise c'est notre capacité à nous adapter. Par exemple nous avons reçu du gel hydroalcoolique en contenants de 20 litres. Et pour approvisionner les magasins nous avons utilisé les bouteilles de jus d'oranges que nous leur fournissons normalement.
LSA / Comment voyez-vous la sortie de crise ?
David Giraudeau : C’est très difficile à dire. J'espère surtout que la période de confinement sera la plus courte possible même si on s'attend à un bon mois d'arrêt et qu'on n'imagine pas une sortie de crise autrement que progressive. Mais à l'évidence on sera tous différents en sortant.
Propos recueillis par Jérôme Parigi
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