
Voici une catégorie de liquides alcoolisés que ni la crise, ni la désastreuse météo du début d’année, ni les hausses de taxes n’ont déstabilisée. Une catégorie jusqu’ici épargnée par les différentes intempéries qui touchent les autres boissons alcoolisées, et que l’on pourrait croire sensible à l’élection présidentielle ou aux grands événements sportifs, comme les jeux Olympiques ou la coupe d’Europe de football. «Tout cela n’a aucune incidence sur les ventes, assure un acteur du segment. Nos années sont surtout rythmées par la fête des Pères, la Saint-Valentin, la fin d’année ou les foires aux vins », poursuit-il. Des événements prévisibles, puisqu’ils reviennent chaque année. Du coup, les tendances se poursuivent tranquillement : les champagnes continuent à voir leurs ventes évoluer positivement en valeur et décroître légèrement en volume. De leurs côtés, les vins effervescents hors champagnes poursuivent leur ascension depuis cinq ans.
LES CHIFFRES
1,55 Mrd€ Le chiffre d’affaires
+1,6% L’évolution en valeur
-2,2% L’évolution en volumeDonnées en CAM arrêté à fin juin 2012, évolution vs même période 2011
Source: SymphonyIRI
Le prix, un argument choc
Grâce à un énorme travail marketing et un autre de remontée qualitative des produits, ces vins dits mousseux – crémants, clairettes et autres cuves closes – séduisent à nouveau. D’autant qu’ils ont un argument choc: ils affichent des prix moyens entre 4 et 7 €, bien inférieurs aux champagnes, dont les prix de vente démarrent à 10 €. Leur autre atout ? Leur côté régional, une tendance mise en avant par les enseignes. Dans la Drôme, on boit de la Clairette de Die. En Alsace, du crémant de la région. Cette croissance des vins effervescents pénalise-t-elle les champagnes ? «Oui, mais pas tous, répond un acteur. Ce sont les champagnes MDD (- 10% en valeur sur les six premiers mois de 2012) et les premiers prix (- 21%) qui trinquent. » Deux segments qui pèsent déjà 17,7% du marché du champagne.
LES DATES
JUIN 2012
Philippe Guettat devient PDG de Martell-Mumm- Perrier-Jouët.JUILLET 2012
Véronique Blin est nommée à la tête de Nicolas Feuillatte.2012
Le bicentenaire de la marque Laurent-Perrier.
Le rosé s’installe
L’autre segment à la peine? Les marques nationales (Nicolas Feuillatte, Rothschild, Mercier, Jacquart…), celles qui n’ont pas encore le destin mondial de signatures comme Veuve Clicquot ou Dom Pérignon, et dont le prix de vente est compris entre 18 et 26 €. Ce segment, qui représente 55% des ventes en valeur du champagne, s’enfonce de 5,7% sur les six premiers mois de l’année. Cependant, quelques marques nationales tirent leur épingle du jeu: les ventes en valeur de Mumm (Pernod) se sont envolées en valeur de 17,2% sur les six premiers mois de l’année, celles de Lanson (Lanson-BCC) de 12,2%, et celles de Canard- Duchêne (groupe Thiénot) de 14%. Cette dernière signature doit son salut à de nouveaux packs plus valorisants et à son rosé. «En fin d’année, ce sera notre deuxième référence derrière notre brut blanc sans année », explique Antoine Granger, chef de groupe vins et spiritueux de Thiénot France. En effet, le champagne rosé, quasi inexistant il y a encore cinq ans, représente 7% du marché.
LES TENDANCES
- La percée du rosé pour le champagne.
- La montée en gamme des vins effervescents.
- Le développement des cavas espagnols (marques Freixenet et Campo Viejo).