Des chariots toujours plus maniables et ergonomiques
Les fabricants adaptent ou redessinent leurs modèles, afin de proposer aux clients des magasins des modèles plus légers, tandis que les préparateurs de commandes drive ou entrepôt bénéficient d'outils efficaces.
FLORENT MAILLET
\ 09h00
FLORENT MAILLET
Pour la première fois de sa longue histoire, Caddie a lancé à la rentrée un chariot client hybride. Baptisé « Caddie et Motion », il mêle des fils métalliques (acier) pour sa structure, le fond du panier et le siège enfant, et du plastique (polypropylène recyclé) pour le reste du panier. « En conservant un fond de corbeille en métal, nous proposons aux magasins une meilleure hygiène et une plus grande facilité d'entretien, assure Philippe Janet, le directeur général de la firme alsacienne. Nos tests ont en effet montré que le plastique laissait adhérer en fond de panier des feuilles de légumes et autres déchets. »
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Poignées de préhension
Autre axe : la légèreté. Difficile désormais de faire plus « light » pour les modèles de 220 litres : le Caddie et Motion affiche 21 kilos sur la balance, contre 30 kilos en moyenne pour les modèles « tout métal », que proposait jusque-là Caddie. « Nous avons voulu que ce chariot soit à la fois léger et facilement maniable, commente Philippe Janet. L'objectif, c'est que le client d'un magasin le manipule le plus facilement possible. » Dans le même esprit, Caddie a greffé des poignées de préhension tout au long du chariot, qui peut donc être poussé ou tiré dans à peu près toutes les positions. Légèreté, maniabilité, meilleure ergonomie... L'ensemble des fabricants poussent le curseur toujours plus loin pour améliorer ces points, de plus en plus essentiels.
TESTÉ ET APPROUVÉ PAR LES CLIENTS
- Le développement des nouveaux modèles de chariots se fait de plus en plus en concertation avec les Carsat (ex-Cram), afin d'obtenir des garanties en termes d'ergonomie et de lutte contre les troubles musculo-squelettiques (TMS), un fléau dans les entrepôts et les drives, mais aussi avec les clients finaux. Wanzl, par exemple, consulte les Carsat pour élaborer ses nouveaux modèles pour le drive. Pour penser son modèle hybride métal-plastique Caddie et Motion, Caddie a ainsi testé son chariot auprès d'une vingtaine de consommateurs finaux.
Nouveaux besoins du drive
Si les clients des magasins sont la partie émergée de l'iceberg, les autres utilisateurs de chariots, que sont les préparateurs de commandes des enseignes, font l'objet des mêmes attentions. Le phénomène s'est amplifié avec le succès du drive. Un nouveau canal de distribution où les préparateurs de commandes doivent gérer des pics importants et préparer le plus rapidement possible une multitude de commandes en simultané. Le contrat de base du drive prévoit, en effet, que le client peut récupérer sa commande sous deux heures. Problème : le travail est difficile et la fréquence de répétition des gestes favorise les troubles musculo-squelettiques, provoquant l'absentéisme des salariés.
MANUTENTION EN ENTREPÔT Pour réduire la pénibilité, les fabricants tels que Still ont conçu des levées automatiques, pour que la manutention se fasse toujours à hauteur d’homme.
CHARIOT CLIENT Caddie, comme son concurrent Wanzl, propose désormais des chariots hybrides métal-plastique, plus légers et donc plus maniables.
DRIVE, EFFICACITÉ Wanzl conçoit des modèles spécifiques pour le drive. Les cartons permettent la préparation de commandes multiples, une cinquième roue électrique aide au guidage et soulage le préparateur.
Pour la première fois cette année, Wanzl, concurrent de Caddie, a ainsi proposé un catalogue de chariots « spécial drive » aux magasins. « Nous y présentons environ 200 références, en comptant les variantes d'une cinquantaine de modèles de base, annonce Arnaud Gentner, le directeur général France du groupe allemand. Il s'agit de modèles spécialement adaptés à l'activité du drive. » Le fabricant a profité de son expérience dans les modèles qu'il propose en entrepôts, pour imaginer ses chariots drive. Résultat, différents aménagements facilitent le travail du préparateur. « Nous proposons, par exemple, une cinquième roue, située au centre du chariot, qui est motorisée, c'est-à-dire qu'elle embarque un petit moteur dans son moyeu, explique Arnaud Gentner. Le chariot est ainsi beaucoup plus facile à pousser lorsqu'il est chargé. »
Autre type d'aménagement : un petit escabeau, greffé sur le chariot, constitué de deux marches et d'un plateau. Le préparateur peut le déplier pour y monter, afin de stocker les produits au-delà d'une certaine hauteur. L'objectif est d'éviter les positions inconfortables. Les réglementations imposent de toute façon de ne pas manipuler de produits à plus de 1,80 mètre de hauteur.
Caddie s'intéresse, lui aussi, au drive. « Au départ, les enseignes utilisaient d'anciens chariots de supermarchés, puis ont adopté des chariots à plateau, du type de ceux que l'on trouve dans le bricolage, rappelle Philippe Janet. Aujourd'hui, nous développons des produits spécifiques, avec une partie basse plateau et une partie haute corbeille, qui peut se renverser avec un dispositif d'assistance, afin de faciliter les transbordements. »
Systèmes de levée
Du côté des entrepôts, la philosophie est identique : proposer un matériel de manutention adapté aux fréquences et aux particularités de travail, tout en soulageant au maximum les préparateurs de commandes. « Les règlements sont déjà anciens, évoque Stéphane Boutron, responsable communication de Still, les transpalettes manuels sont, par exemple, prohibés pour tirer plus de 360 kilos de marchandises. »
La firme allemande travaille à améliorer les dispositifs de levée ergonomique de palettes. « Nos systèmes de levée automatique rencontrent un bel écho dans l'univers de la distribution, témoigne Stéphane Boutron. Avec ce système, les fourches s'élèvent automatiquement à hauteur d'homme pour que la préhension se fasse toujours au niveau le plus ergonomique et donc le plus efficace. » Si l'ensemble des systèmes à assistance connaît un tel succès dans la grande distribution, cela tient aussi à la volonté des enseignes de mieux remplir les camions en hauteur, afin d'optimiser le transport, et ainsi contenir les coûts et réduire les empreintes carbone.
Parmi les autres développements, Still, qui s'appuie systématiquement en interne sur les cabinets de design et d'ergonomie intégrés à ses usines, insiste notamment sur la bonne visibilité du matériel dans les entrepôts, afin d'éviter les accidents. « Les mâts sont larges pour être repérés facilement », décrit Stéphane Boutron. Et les engins adoptent des formes arrondies, pour provoquer le moins de dégâts possible en cas de choc.
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