« Des possibilités de croissance considérables »
Premier intervenant du marché des BRSA, Coca-Cola Entreprise entend bien continuer à jouer son rôle de locomotive du secteur. Pierre Decroix, son vice-président, nous livre ses pistes pour profiter pleinement du potentiel encore sous-exploité du marché des softs.
PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE FAQUET
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PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE FAQUET
LSA - Comment se comporte le marché des boissons rafraîchissantes sans alcool en France ?
Pierre Decroix - Selon les derniers chiffres de SymphonyIRI, le marché des boissons rafraîchissantes sans alcool enregistre encore une croissance de 1,1% en volume et de 2,8% en valeur en cumul à date au 4 juillet 2010. La majeure partie des segments progresse, comme les colas, les jus, les boissons au thé, celles aux fruits plates... Même les eaux, qui souffraient depuis de nombreuses années, retrouvent une croissance en volume.
Seule la catégorie des energy drinks, après avoir enregistré des progressions à deux chiffres, voire à trois chiffres, ces dernières années, semble amorcer un recul. Le phénomène s'explique avant tout par la jeunesse du marché. Partie de zéro, cette catégorie est toujours en construction en termes de profondeur de gamme et de diversification de réseau de vente. Elle a donc encore de beaux jours devant elle. D'une manière plus globale, aujourd'hui, les boissons rafraîchissantes sans alcool représentent la première catégorie des produits de grande consommation, devant les yaourts. L'enjeu est majeur, car les possibilités de croissance sont considérables au regard des autres marchés européens. En effet, la consommation moyenne des Français est deux fois moins importante que dans les pays voisins comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou la Belgique.
LSA - Quels sont les leviers de croissance encore inexploités ?
P. D. - Toutes les marques nationales présentes sur ce marché jouent pleinement leur rôle de locomotives en lançant des innovations, ce qui contribue au recrutement permanent de nouveaux consommateurs. D'ailleurs, le secteur a un bon taux de pénétration, qui avoisine les 90%. Reste que la fréquence d'achat peut être améliorée, avec une moyenne de 16 à 17 actes aujourd'hui dans l'année, soit un achat toutes les trois semaines environ. L'augmentation de la fréquence d'achat passe par la multiplication des réseaux de vente - hypers et supermarchés, mais aussi supérettes, magasins de proximité, boulangeries, tabacs presse, stations-service... -, ainsi que par la diversification des conditionnements pour répondre à toutes les occasions de consommation.
LSA - Comment appréhendez-vous l'année 2011 ?
P. D. - Je suis assez optimiste pour l'année à venir, car le destin du marché est entre les mains des industriels : 85% de la croissance sont réalisés par les marques nationales. L'innovation fait croître le marché d'une manière globale sans provoquer de transferts de part de marché trop importants. Néanmoins, il faut rester très prudent, car les softs font partie des PGC, qui restent très sensibles en période de crise. La vigilance et les efforts pour dynamiser le marché doivent être constants, car les tendances peuvent se retourner rapidement.