Wynd, le petit prodige de la digitalisation des magasins, lève 72 millions d'euros
Le petit prodige de la digitalisation des flux financiers et logistiques des réseaux de magasins poursuit son hyper-croissance et met le cap sur l'international.
La start-up parisienne Wynd, spécialisée dans la digitalisation des réseaux de magasins, annonce avoir levé 72 millions d'euros auprès de Natixis, Sofina et BNF Capital. Lancée en 2013 par Ismaël Ould, elle avait déjà levé 30 millions d'euros auprès de Sodexo et d'Orange en novembre 2016. Concrètement, Wynd édite une solution omnicanale en SaaS de "commerce unifié", qui gère les flux financiers et logistiques des magasins, allant de l'encaissement au pilotage de la préparation de commandes en rayon. La société, en partie SSII, se charge également d'adapter sa solution au système d'information de ses clients retailers.
Cet apport de capital va d'abord permettre à Wynd de se développer à l'international, qui lui apporte déjà un petit tiers de ses revenus. en Europe, sont prévus des bureaux à Londres, en Allemagne et en Espagne pour compléter son bureau italien. Wynd désire aussi renforcer sa présence au Moyen-Orient en doublant ses effectifs à Dubaï et ouvrir un bureau à Hong-Kong pour couvrir l'Asie du Sud-Est. Une expansion étonnante pour une société si jeune, qui rappelle que Wynd accompagne en particulier Carrefour dans la digitalisation de son SI magasin, nécessaire pour y brancher le ship-from-store de sa livraison express. Or le groupe a entrepris de déployer le service dans le monde.
Dans son portefeuille d'une centaine d'enseignes, la start-up compte aussi Total, Sodexo ou Monceau Fleurs. Car depuis qu'Amazon a adopté la livraison en une heure, auparavant l'apanage des livraisons de repas, et plus largement depuis que les consommateurs exigent une expérience d'achat omnicanale, les enseignes se bousculent au portillon pour digitaliser leurs réseaux. La promesse de Wynd, qui s'intègre à leur infrastructure via des API de façon plus légère que les éditeurs historiques (Oracle, Manhattan Associates, Aptos...), leur permet d'avancer plus rapidement et de bénéficier d'un bon time-to-market, même si la customisation nécessaire à chaque projet oblige Wynd à adjoindre à sa techno de coeur une véritable petite SSII, qui porte ses effectifs actuels à 400 personnes.
Raison pour laquelle cette nouvelle levée doit aussi lui permettre de développer sa techno, en partie co-construite avec ses premiers clients, pour en faire un produit en tant que tel, plus scalable. Wynd indique en outre que les prochaines releases apporteront leur lot d'outils dopés à l'intelligence artificielle. A terme, la solution doit savoir optimiser la répartition des stocks et générer de l’'upsale' sur la base de prévisions de ventes, créneau sur lequel se positionnent par exemple des OneStock ou Vekia. Pour ce faire, Wynd compte renforcer de 50 personnes son équipe IA aujourd'hui limitée à 7 personnes. Au total, Ismaël Ould entend recruter 200 personnes dans les prochains 18 mois, moitié tech et moitié commerciaux.