Embargo russe : un an après, les filières agricoles françaises font les comptes
Alors que l’Union européenne a reconduit les sanctions envers la Russie, l’embargo russe sur les produits agricoles et alimentaires décrété le 6 août 2014 se trouve prolongé d’une année. Dans une lettre ouverte à François Hollande, les principales interprofessions détaillent, chiffres à l’appui, les conséquences de ces sanctions pour les filières agricoles françaises. Revue de détails.
500 M€, c’est le montant des pertes directes enregistrées par la filière végétale en termes de valeurs exportées pour l’Union européenne. Selon Interfel, l’interprofession des fruits et légumes, cela représente une baisse de 15%. En ce qui concerne les pertes indirectes, le manque à gagner s’élève à 2 Mds€ uniquement pour les pommes en Europe.
Pour la filière porcine, les volumes exportés par la France entre 2013 et 2014 ont baissé de 6% en volume et de 9% en valeur. Selon Inaporc, l’interprofession de la filière porcine française, au-delà de la détérioration de la balance commerciale de la filière porcine française, la fermeture du marché russe a également entraîné une baisse des cours du porc à l’intérieur de l’UE de 20 centimes par kilogramme sur l’année 2014.
Pour la filière bovine, dont les intérêts sont portés par Interbev, la Russie représentait 25% des exportations de l’UE, soit un volume de 40 000 tonnes.
Pour ce qui concerne les produits laitiers, la Russie représentaient un marché de 109 M€ jusqu’en 2009 et le 5e débouché vers les pays tiers pour la France. Dans la lettre ouverte adressée au président de la République, le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL) insiste : "Outre la perte directe liée à la fermeture du marché russe, la filière laitière française subit les impacts indirects du report sur les marchés internationaux de volumes européens habituellement valorisés en Russie. ( …) L’embargo russe prive l’UE d’un débouché pour 250 000 tonnes de fromages par an, correspondant à 2,5 mds de litres de lait".
Un constat qui pousse les principales interprofessions agricoles à demander des mesures d’accompagnement exceptionnelles.