Etats-Unis : la XBox et la Game Cube démarrent fort
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C'était l'une des craintes - dérisoire, certes, mais réelle - engendrées par les attentats du 11 septembre. Prévu deux mois plus tard, le lancement des consoles XBox et Game Cube de Microsoft et Nintendo n'allait-il pas être torpillé par le drame de New York ? Plus crûment : les Américains auraient-ils le coeur à s'amuser sur les ruines du World Trade Center ? Ni Nintendo ni Microsoft n'ont communiqué de chiffre officiel, mais il semble que les 300 000 XBox mises en place pour le 15 novembre se soient vendues dans la journée. Quant à la Game Cube, 530 000 exemplaires en auraient été écoulés dès le 18 novembre, et les 700 000 pièces mises en place au jour J devraient avoir disparu en trois jours ! La différence des quantités disponibles rend toute comparaison hasardeuse, d'autant que les deux consoles sont proposées à des prix très différents (voir encadré). Mais dans les deux cas, le succès est évident.
Chez Microsoft, on promet que l'usine mexicaine du sous-traitant Flextronics produira 100 000 consoles par semaine. Elle pourrait même, mais ce n'est pas officiel, être épaulée par l'usine hongroise, normalement dédiée au marché européen. La pénurie n'est donc pas à craindre. Et pour garantir le succès, le lancement est relayé par une campagne de communication de 500 millions de dollars, avec consoles à gagner chez Pizza Hut et Taco Bell, parrainage des Masters de tennis et présence de Bill Gates au magasin Toys 'R' Us de New York pour dédicacer les premières machines.
Nintendo affirme n'avoir mis « que » 75 millions de dollars dans sa communication. Mais si les 700 000 pièces vendues en trois jours se confirment, il s'agira d'une heureuse surprise. En effet, beaucoup, notamment les distributeurs américains, estimaient que la Game Cube risquait d'être éclipsée par la XBox. Et chez Nintendo, on affichait une étonnante modestie, teintée tout de même d'une certaine confiance. « Hiroshi Yamauchi, le président de Nintendo, n'a pas digéré de s'être trompé en optant pour la cartouche face au CD pour la N64, assure Stephan Bole, directeur général de Nintendo France. Mais il prépare son come-back sur la console de salon. Nous avons tiré les leçons de nos erreurs. » Optimiste, il estime que le seul problème pour la fin d'année devrait être le manque de stocks.
Microsoft vendrait-il la XBox à perte ?
Au-delà des lancements réussis, les commentaires vont bon train. Visiblement, Nintendo jouit de la confiance des analystes, qui rappellent que Microsoft a tout à prouver dans le monde des consoles, soulignant que le projet XBox devrait lui coûter 1 milliard de dollars d'ici à 2004, notamment car la console coûte plus cher à produire que son prix public. Les responsables de l'entreprise ne le nient pas, mais soulignent que sur, ce marché, les bénéfices n'émanent jamais de la vente des machines mais de celle des jeux.