Exclusif. Valérie Fourneyron, secrétaire d'Etat au commerce : « Redonner du pouvoir d’achat est la priorité »
Valérie Fourneyron, tout récemment nommée secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et à l’Economie solidaire a accordé ses premières déclarations à LSA. Elle rappelle et détaille les priorités du gouvernement en faveur du pouvoir d’achat, et donne sa vision du commerce et de l’urbanisme commercial. En s’appuyant sur son expérience de maire de Rouen, qu’elle occupait avant ses responsabilités gouvernementales.
Sylvain AUBRIL
\ 12h29
Sylvain AUBRIL
LSA : Qu’entendez-vous faire de votre nomination, notamment du point de vue de la consommation des ménages, alors que le pouvoir d’achat est fortement impacté ?
Valérie Fourneyron : Redonner du pouvoir d’achat est un enjeu majeur, qui passe par la bataille pour l’emploi. Toute l’équipe gouvernementale est mobilisée sur ce sujet, lutter contre la vie chère, et créer de l’emploi durable. C’est la priorité. Et les mesures annoncées par le Premier ministre vont toutes dans ce sens, en réduisant le coût du travail et en permettant à ceux qui gagnent le Smic de bénéficier de la suppression ou des allégements des cotisations sociales. Les enveloppes sont connues, 30 milliards pour l’allégement du coût du travail, 4,5 milliards pour les salariés via la suppression et la baisse des cotisations salariales jusqu’à 1,6 SMIC. Il faut ajouter les mesures en faveur des travailleurs indépendants et des artisans, qui bénéficieront de la baisse des cotisations familiales, pour un montant de 1 milliard d’euros, ou encore l’allégement de la fiscalité des ménages les plus modestes. L’ensemble de ces décisions visent à améliorer le pouvoir d’achat.
LSA : En matière de commerce, quelle sera votre politique et quelle a été celle à Rouen dont vous avez été la maire ?
Valérie Fourneyron : Je m’inscrirai dans les pas de mes prédécesseurs, sur la défense du consommateur qui relevait du champ de Benoît Hamon, et sur l’évolution du commerce qui relevait de Sylvia Pinel, notamment avec le projet de loi sur l’artisanat et le commerce qui va être discutée au Sénat dans les prochains jours. Ma politique à Rouen a consisté à avoir une vision transversale du commerce, qui réalise 840 millions d’euros de chiffre d’affaires, en nous appuyant sur le patrimoine exceptionnel de cette ville, le tourisme – notamment avec le succès de l’Armada – la culture et le développement économique. J’ai mené un politique très transversale dont je suis fière, en associant la CCI, la CMA, les Associations de commerçants, les centres commerciaux. Le but était de créer une dynamique, de l’attractivité, en associant les uns et les autres et non en opposant les uns aux autres. J’aborderai la question de l’urbanisme commercial selon cette méthode. Rouen va devenir une métropole avec 71 communes. L’intégration de l’urbanisme commercial doit faire l’objet d’une réflexion correspondant à cette nouvelle dimension, et pas au niveau d’une seule commune. Et c’est ce que prévoit au niveau national la future loi sur le commerce.
Propos recueillis par Sylvain Aubril