[Experts 2023] Yves Marin : 2023, une année exigeante

La star de l’année 2023 sera la même que celle de l’année 2022 : l’inflation. Ayant atteint 6.2% en France à fin novembre 2022 et 10.1% en Europe, elle est attendue avec un pic à 7% en début d’année 2023 dans l’hexagone, pour décroître à 5.5% en milieu d’année et peut-être à 4% en fin d’année. L’effet sur les produits alimentaires du quotidien sera supérieur à ces chiffres, comme il l’a été en 2022.

C’est une nouveauté pour les clients, qui ont dû adapter leur mode de consommation vers plus de frugalité : descente en gamme au profit des MDD et premiers prix, baisse des volumes achetés en particulier en Frais Traditionnel et en bio, fréquentation accrue des réseaux discount…

Et c’est une nouveauté aussi pour les commerçants et les industriels, habitués à gérer des déflations des prix d’achat, qui voient la tendance s’inverser et les négociations commerciales s’étirer en un long cycle annuel de revisite des prix qui met à rude épreuve comptes-clés et acheteurs.

Les questions du stockage spéculatif et du bon timing pour répercuter les hausses de tarifs sont clés chez les commerçants pour maintenir un EBITDA qui peut vite basculer dans le rouge, tout en préservant le plus possible le pouvoir d’achat des consommateurs.

Le pilotage des charges (énergie et autres) sera déterminant pour réussir l’exercice. C’est aussi une période où il vaut mieux bien maitriser les fondamentaux du commerce, période laissant peu de place à l’erreur, comme un skieur en plein slalom paie cher les fautes de carres.

C’est une nouvelle année de bataille commerciale qui se prépare, avec une pression promotionnelle qui devrait se maintenir à un niveau élevé de compétitivité - avec ou sans prospectus physiques, c’est le débat du moment - et des équipes qui vont rester sous tension sans arrêt.

La qualité de l’encadrement managérial sera importante pour aider à passer les pics de tension, éviter les tâches inutiles et fluidifier le fonctionnement des organisations. Plus que jamais, les considérations de recrutement et de fidélisation du personnel comptent.

Et le tout bien sûr sans lâcher la proie pour l’ombre, c’est-à-dire sans que les affaires courantes ne viennent stopper complètement la plupart des projets de transformation et de modernisation des modèles économiques et opérationnels, indispensables comme relais de croissance pour demain…

L’équation est complexe et elle mobilisera tous les talents de la filière de grande consommation, chez les industriels comme chez les distributeurs.

A propos de l'auteur :
Yves Marin est Associé dans le cabinet de conseil Bartle, cabinet certifié B-Corp, nourri par l’énergie de ses 200 consultants et obsédé par la réussite de ses clients, qui passe par la transformation des modèles économiques et sociaux.

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