
Faites le test, tapez « showrooming » dans Google. Les premiers articles qui sortent font froid dans le dos : « Le showrooming, nouveau fléau des commerçants », « Le showrooming va-t-il tuer les magasins physiques » En théorie, il est vrai que la pratique a de quoi inquiéter. Avec un taux d’équipement des Français en smartphone prêt à dépasser les 50%, il est aisé d’imaginer que tous vont s’en servir pour comparer les prix sur le point de vente et commander en ligne, le cas échéant. Voilà pour la théorie. Mais que disent les faits Prenons le secteur de l’électronique.
D’après GfK, on observe bien une croissance des ventes sur le Net et un recul des magasins en dur. Le showrooming en est la cause Rien n’est moins sûr. Car les enseignes les plus touchées sont les indépendants (- 14% en 2013). Or, principalement implantées en zones rurales, elles ont une clientèle moins technophile, a priori moins encline à pratiquer le showrooming. A contrario, celles qui s’en sortent le mieux sont les multispécialistes, à la clientèle jeune et urbaine, plus armée pour « showroomer ». « 90% de nos clients vont se renseigner sur internet. Achètent-ils pour autant Non. Nous avons des taux de transformation en magasin bien plus importants que les sites internet. Finalement, on se demande si le showrooming n’est pas en sens inverse : les gens se renseignent sur le Net pour acheter en magasin », estime Régis Schultz, président de Darty.
Même optimisme chez Sephora qui va même jusqu’à... encourager ses clients : « Nous voulons qu’ils utilisent davantage leur smartphone en magasin », a défendu Johnna Marcus, directeur du marketing digital de Sephora, lors du Retail Big Show de la NRF. L’enseigne propose ainsi en magasins wi-fi gratuit, paiement sans contact, appli mobile… Résultat : une croissance de 150% des ventes sur mobile en 2013. Même pas peur du showrooming ! F. Bi.