Frais d’ici mise sur Gamm vert pour passer à la vitesse supérieure
Pour accélérer le développement de Frais d’ici, le groupe InVivo a l’intention de s’appuyer sur son réseau de magasins Gamm vert, numéro un de la jardinerie en France.
Et de deux ! Un an tout juste après l’ouverture à Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, du premier magasin Frais d’ici, un second point de vente a ouvert ses portes le 15 octobre à Chenôve, dans la proche banlieue de Dijon. D’une superficie totale de 1 100 m2, dont 620 m2 de vente, ce second site présente un assortiment de 2 500 références, dont 1 500 d’articles frais. Au total, 70% des produits proposés sont issus d’un approvisionnement réalisé en Bourgogne et en Franche-Comté, directement auprès de 150 producteurs. De fait, certains d’entre eux sont en vedette, avec de larges portraits au-dessus du rayon fruits et légumes ou devant le linéaire de boucherie.
"Nous n’avons pas l’ambition de faire un magasin premium ou militant. Si nous ne trouvons pas certains produits dans la région, nous allons les chercher ailleurs. Cela est surtout vrai pour le rayon des fruits et légumes", explique Jean-Pierre Dassieu, directeur général du pôle grand public du groupe InVivo. Le magasin de Chenôve, qui a nécessité un investissement de 1,5 M€ a été développé selon le même modèle que celui de Portet-sur-Garonne. InVivo détient ainsi 51% du capital de ce point de vente. Le reste étant détenu par deux coopératives locales, Dijon Céréales et Bourgogne du Sud. "À terme, InVivo, qui privilégie un modèle de franchise, n’a pas vocation à rester au capital des magasins", précise Jean-Pierre Dassieu.
Circuit alimentaire alternatif
Et après ? En 2014, lors de l’ouverture du premier point de vente, Thierry Blandinières, président d’InVivo – qui réunit 223 coopératives –, déclarait vouloir ouvrir 200 points de vente à l’horizon 2025. "Nous n’avons pas encore appuyé sur le bouton, mais notre ambition de développer un circuit de distribution alimentaire alternatif reste intacte", poursuit-il.
Pour sa première année, le magasin de Portet-sur-Garonne a affiché un chiffre d’affaires de 2,5 M€, un peu en dessous des objectifs fixés. De fait, si le groupe se donne un an pour valider le modèle économique de sa nouvelle enseigne, il doit aussi composer avec des difficultés d’accès au foncier. Après une déconvenue à Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, Frais d’ici pourrait cependant ouvrir un troisième site dans l’agglomération bordelaise ou à Toulouse, laisse entendre Jean-Pierre Dassieu.
Afin de surmonter ses difficultés d’accès au foncier et passer à la vitesse supérieure, InVivo dispose néanmoins d’une carte intéressante: son réseau Gamm vert, numéro un de la jardinerie avec 1 000 magasins en France. Dès le printemps 2016, un test sera lancé avec le Gamm vert d’Auch (32), où 500 m2 sur 3 500 m2 seront reconvertis pour ouvrir un Frais d’ici uniquement en libre-service. Après la validation de ce test, InVivo pourrait donc accélérer le développement de Frais d’ici sous la forme d’une franchise proposée à une cinquantaine de coopératives déjà franchisées Gamm vert. Selon ce modèle, près de 70 Frais d’ici pourraient voir le jour dans les cinq prochaines années, selon Jean-Pierre Dassieu. Un projet qui fait ainsi taire les dernières rumeurs de rachat de l’enseigne Grand Frais…
Le modèle de développement de Frais d'Ici
- Un sourcing régional à 70% minimum.
- Un actionnaire majoritaire : le groupe de coopératives InVivo et des coopératives régionales ou locales partenaires.
- La franchise est privilégiée.
- Des frais réduits avec des caisses automatiques en magasinset du personnel polyvalent.
- Le seuil de rentabilité d’un magasinest estimé à 2,5 €.
« Le concept Frais d’ici répond à une attente de plus en plus forte des consommateurs. Il a vocation à se décliner dans toutes les régions et, même, à Paris. Le projet est dans les tuyaux. »
Jean-Pierre Dassieu, directeur général du pôle grand public d’InVivo