Georges Plassat et Jean-Paul Agon passent de l’international au « multi-local »
A l'occasion du Consumer Goods Forum, qui se déroule à Paris du 18 au 20 juin, les patrons de L'Oréal et de Carrefour se sont exprimés sur leur nouvelle approche de la globalisation.
« De nouvelles idées, de nouveaux produits, de nouvelles catégories. » Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal, n’hésite pas quand il s’agit de décrire les priorités de son groupe. Au Consumer Goods Forum, à Paris, il a expliqué le 18 juin sa stratégie d’innovation, « parce que la beauté est une quête permanente ». Alors que son ambition est de profiter de la mondialisation pour doubler son nombre des clients, passant de un à deux milliards, dans les années à venir, il a détaillé une vision « d’universalisation » opposée à la globalisation. En gros, il s’agit pour L’Oréal d’être un groupe mondial capable de développer des solutions locales adaptées aux exigences culturelles. « Le soin des cheveux au Brésil, les soins de la peau en Chine et au Japon, les teintures capillaires en Europe… Nos meilleures innovations sont produites localement », détaille le patron.
Pour Georges Plassat, PDG de Carrefour, cette conclusion s’impose aussi pour son groupe, même si le cheminement est différent. Victime de son gigantisme à l’issue de la fusion avec Promodès en 2000, Carrefour s’est épuisé à défendre ses parts de marché aux quatre coins du monde, tout en négligeant la France. «Et quand la maison mère va mal, cela a toujours des conséquences sur les filiales, assure-t-il. Nous avons compris que le groupe doit être multi-local plutôt qu’international. Il ne faut pas imposer des méthodes qui ne vont pas localement. Et il peut y avoir des disparités très fortes au sein d’un même pays. » Lentement mais sûrement, la mondialisation prend un nouveau tournant.