Guerre des prix: Macron et Le Foll vont convoquer la grande distribution
Alors que se tenait ce jour le congrès Négocations Commerciales organisé par LSA, les ministres de l'Economie et de l'Agriculture ont annoncé qu'ils comptaient convoquer d'ici 15 jours les acteurs de la grande distribution pour tenter d'enrayer la déflation
FRÉDÉRIC BIANCHI
\ 13h35
FRÉDÉRIC BIANCHI
Les ministres de l'Agriculture Stéphane Le Foll et celui de l'Economie Emmanuel Macron réuniront "très prochainement" les acteurs de la grande distribution et les producteurs agroalimentaires pour évoquer avec eux la guerre des prix, a annoncé mardi stéphane Le Foll.
"J'en ai discuté hier avec Emmanuel Macron et nous aurons une réunion de concertation avec la grande distribution, les industriels et les représentants des producteurs à une date qui reste à caler", a indiqué le ministre.
Cette réunion se tiendra "très prochainement", sans doute "dans la quinzaine". Distributeurs et fournisseurs entament ce mois-ci leurs négociations annuelles sur les tarifs auxquels les premiers vont acheter les produits des seconds. Un sujet débattu ce jour lors du congrès Négociations Commerciales organisé ce jour par LSA.
L'objet de la réunion est la course aux prix bas entre enseignes qui nuisent aux producteurs, de l'agriculteur à l'industriel, qui tous dénoncent l'âpreté des négociations.
"On ne peut pas raisonner comme la grande distribution"
"La grande distribution est celle qui offre l'accès à l'alimentation au plus grand nombre avec une logique: s'approvisionner au moins cher possible", a estimé M. Le Foll.
"Le vrai sujet c'est un niveau d'inflation qui frôle la déflation et des acheteurs qui attendent la future baisse pour agir": selon lui, "on ne peut pas raisonner comme la grande distribution qui mise sur la baisse des prix pour augmenter son chiffre d'affaires".
"C'est un sujet d'intérêt général qui doit être pris en compte", a-t-il souligné.
La question est particulièrement vive pour les productions françaises soumises depuis août à l'embargo russe sur l'agroalimentaire européen et dont les prix s'affaissent: non seulement elles ne sont plus écoulées sur le marché russe mais en plus elles se voient concurrencées sur le marché européen et français par les produits des pays voisins également engorgés.
C'est le cas pour les fruits et légumes, le lait et les produits laitiers et les viandes.