Guerre en Ukraine : le point sur la situation des entreprises françaises
Suspension ou retrait des activités, statu quo... Un mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, comment se positionnent les entreprises françaises ? LSA fait le point, au 24 mars 2022, sur les mesures prises par les grands groupes tricolores.
La Rédaction
\ 16h20
Mis à jour 24 Mars 2022
La Rédaction
Mis à jour
24 mars 2022
L’entrée en guerre de la Russie contre son voisin ukrainien dans la nuit du 23 au 24 février 2022 a des conséquences sur les grands groupes français et leurs activités dans les deux pays. Entre retrait, suspension des activités ou statu quo, LSA fait le point sur les mesures prises un mois après le début de la guerre.
Zelensky appelle les entreprises françaises à quitter la Russie
Le président ukrainien Zelensky, en visioconférence devant les députés et sénateurs français, a expressément demandé le 23 mars à "Renault, Auchan et Leroy Merlin de quitter le marché russe."
La pression monte sur les enseignes Mulliez
Avec ses 235 magasins Auchan, 113 Leroy Merlin et 60 Decathlon et leurs 76000 salariés (45 000 pour l’enseigne de bricolage, 29000 pour Auchan et 2500 pour la griffe de sport), l’AFM est tout simplement le premier employeur français en Russie, loin devant les 12000 salariés de la Société Générale. "Difficile de quitter le pays en laissant sur le carreau les 30000 salariés, les très nombreux fournisseurs locaux, et une population russe qui n’est pas responsable de cette guerre", expliquait en substance un proche d’Auchan. Mais la pression s'est fait de plus en plus forte lorsqu'un magasin Leroy Merlin a été bombardé près de Kiev, dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 mars. Concernant le maintien de Leroy Merlin en Russie, l'enseigne de bricolage répond dans un communiqué : "Nous avons une responsabilité d’employeur vis-à-vis de nos 45 000 collaborateurs et de leurs familles qui contribuent depuis 18 ans à la construction de Leroy Merlin Russie. Nous n’avons pas de raison de condamner nos équipes russes pour une guerre qu’elles n’ont pas choisie. Fermer l’entreprise du jour au lendemain, fermer nos magasins serait tout simplement un abandon considéré comme une faillite préméditée, donc illégale, ouvrant la voie à une expropriation, qui renforcerait les moyens financiers de la Russie."
Yves Rocher en Russie
Tout en soutenant ses salariés ukrainiens, le groupe Rocher avait indiqué le 16 mars maintenir ses activités en Russie où il est principalement présent à travers l'enseigne Yves Rocher. . "Il est de notre devoir de prendre soin de nos 630 employés ainsi que des plus de 2500 collaborateurs de nos franchisés qui travaillent en Russie et qui ne sont pas responsables de la situation actuelle", expliquait le groupe. En parallèle, le groupe présent en Ukraine via l'enseigne Yves Rocher a mis en place diverses mesures pour venir en aide à ses équipes locales.
L'Oréal ferme ses magasins en Russie
L'Oréal a pris la décision de fermer temporairement ses magasins et ses corners en Russie ainsi que les sites e-commerce de ses marques. Le leader mondial de la beauté dit aussi avoir suspendu tous les investissements industriels et publicitaires dans ce pays.
Danone poursuit ses activités en Russie
L'industriel français a décidé de maintenir ses activités en Russie, mais de "suspendre tout projet d’investissement" dans le pays. Pour répondre aux besoins alimentaires essentiels des populations civiles, "l'activité de production et de distribution de produits laitiers frais et de nutrition infantile est maintenue", a indiqué le DG de Danone, Antoine de Saint-Affrique.
Sephora ferme ses magasins et LVMH suspend ses activités en Russie
Sephora a annoncé le 6 mars sur les réseaux sociaux suspendre ses activités en Russie. L’enseigne a déclaré vouloir fermer tous ses magasins ainsi que son site internet (sephora.ru). L’annonce du leader de la parfumerie fait suite à celle de sa maison-mère LVMH qui avait annoncé suspendre toutes ses activités en Russie.
Bonduelle : statu quo en Russie
Bonduelle est engagé commercialement depuis les années 1990 dans les deux pays. Le groupe possède trois sites de production en Russie : à Novotitarovskaya, Timashevsk (conserve) et une usine à Belgorod (surgelé). Ces usines sont toujours en activité. "Nous ne voulons pas ajouter à la guerre une crise alimentaire, a déclaré le 4 février dernier le Directeur général Guillaume Debrosse. Nous mettons tout en œuvre pour assurer les approvisionnements en matières premières et en produits finis vers la Russie. C’est aussi compliqué pour nos collègues russes qui vivent cette situation dans la douleur. Nous allons adapter nos politiques. Nous suivons la situation." En Ukraine, les activités commerciales sont interrompues et les collaborateurs et leurs familles ont été mis à l’abri.
Le position de Lactalis
Lactalis a décidé de continuer de faire tourner ses outils de production ukrainiens à condition que la sécurité de ses collaborateurs soit assurée. Le cas échéant, les sites seront immédiatement mis à l’arrêt. En Russie, les sites continuent de tourner et les produits sont toujours commercialisés.
Focus sur les enseignes étrangères
Apple boycotte la RussieApple a annoncé le 1er mars dans un communiqué avoir arrêté les exportations en direction de la Russie. L'entreprise a également limité l'accès à certains services comme sa solution de paiement Apple Pay.H&M suspend ses activités en RussieAlors que H&M exploite en Russie 150 magasins, dont une vingtaine à Moscou, le groupe a décidé de suspendre ses activités dans le pays.Ikea ferme provisoirement ses boutiquesLe géant du meuble en kit a décidé de suspendre ses activités en Russie et en Biélorussie. Au total, cela représente 17 magasins, pris d'assaut avant leur fermeture, 15 000 employés et trois sites de production. Selon Ikea, outre les quelque 1200 employés des magasins et 2500 des sites de productions en Russie, cette décision aura aussi des conséquences auprès de 47 fournisseurs de l’enseigne en Russie et 10 en Biélorussie.