Hors-série Epicerie - Avril 2016
Forza Italia
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L’Italie, ses églises, ses cyprès, ses peintres, ses vespas, ses grandes places … et bien sûr sa gastronomie. Ses pâtes, ses fromages, sa charcuterie, ses vins, ses antipasti, ses pizzas… Un patrimoine culinaire riche qui séduit de plus en plus les Français, attirés par cette image de qualité et de raffinement. De fait, l’Italie est à l’honneur ces temps-ci chez les distributeurs. Chez Picard, l’opération Ciao Italia a rencontré ainsi, selon nos informations, des ruptures sur certains produits dès les premiers jours, ce qui n’a pas manqué – c’est la rançon de la gloire – de provoquer des mécontentements côté clients. Un succès tel que l’enseigne de surgelés a décidé en 2016 de prolonger l’opération sur une durée de trois semaines (du 4 au 24 avril) contre une semaine auparavant. Durant tout le mois d’avril, c’est l’ensemble des hypermarchés Géant Casino et des supermarchés Casino qui se sont également mis à l’heure italienne à travers une sélection de produits typiques. Même Lidl en a fait un véritable temps fort, en octobre dernier. Comment, enfin, ne pas évoquer l’arrivée très attendue à Paris, prévue normalement en 2018, du concept Eataly, considéré ni plus ni moins comme le temple de la cuisine italienne.
De quoi encourager un peu plus les fabricants italiens, qui nourrissent, et pour cause, de fortes ambitions dans l’Hexagone. San Carlo, Sacla, Polli, Rigoni di Asiago, Rummo, Vergnano, Mutti, Riso Gallo, Carapelli, Garofalo, Barilla, Lavazza… Les références à consonance italienne font flores au rayon épicerie. Souvent déjà bien, voire très bien, positionnés dans leur pays d’origine, ces acteurs ont fait clairement de la France une terre de conquête (lire l’enquête page 18). En témoigne, la finalisation du rachat il y a quelques semaines de Carte noire par Lavazza, qui se voit ainsi hisser en pole position sur le marché français du café alors qu’il n’était jusquelà qu’un petit acteur. Au-delà de la croissance externe, qui nécessite d’avoir une assise financière suffisante, d’autres ont marqué leur intérêt en créant récemment des filiales, comme Mutti ou Carapelli, ou simplement en orchestrant leur lancement en France tel San Carlo, numéro un des chips en Italie, qui a fait son entrée en GMS en mai 2015. Avec, pour tous, une stratégie commune : jouer à plein la carte de l’italianité – drapeau vert, blanc, rouge, recettes typiques, photos caractéristiques – et cultiver une image haut de gamme.
De quoi participer activement à la premiumisation du secteur. Qui en a bien besoin. Après des résultats 2015 décevants – pour mémoire le secteur a fini à +0,8% en valeur et - 0,1% en volume selon IRI –, l’épicerie, plutôt que de s’engager dans une bataille des volumes, mise, elle aussi, plus que jamais sur la valorisation. Cela passe par des produits plus qualitatifs, des recettes plus sophistiquées. Mais aussi naturellement par le bio, qui, avec une croissance dix fois supérieure à celle du marché pour le rayon salé (lire page 52), vit décidément en France une véritable dolce vita.
Florence Bray
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