
Alors que se tiennent les Etats généraux de l'Agriculture, organisés par la FNSEA et Coop de France notamment, les propos du secrétaire général de Carrefour, Jérôme Bédier, était très attendus, notamment sur la question des négociations commerciales, qui doivent se clôturer dans une semaine et alors que les tensions sont vives. C'est sur la question de la hausse du prix du lait que la salle était la plus agitée. "Nous ne sommes pas sourds à des demandes de hausse du prix du lait, a assuré le dirigeant de Carrefour. Nous acceptons des hausses de prix à l'euro près pour ce qui concerne la part qui revient aux producteurs. L'an dernier, avec Guillaume Garot, nous avons réglé le problème du prix. Les négociations paraissent compliquée parce que nous sommes dans les derniers jours de la négociation et c'est la période la plus tendue".
Contre le low cost alimentaire
Répondant à Philippe Mangin, président de Coop de France, pour qui il est temps de nouer de "nouvelles relations avec les enseignes parce que la volatilité des prix n'est plus gérable", et que les contrats signés entre l'amont et les enseignes ne portent encore que sur de "très petits volumes", Jérôme Bédier indiqué qu'il était nécessaire de mettre en place un double dialogue, en évitant de laisser croire que les entreprises ne cherchent pas à acheter ou à vendre à de meilleures conditions. "La compétition ne concerne pas que les enseignes, elle a lieu également entre les fournisseurs, chacun cherche à être meilleur que son voisin. Et certains n'hésitent pas à se servir des producteurs en difficulté pour faire pression sur les acheteurs. Les débats sont nécessaires. Nous ne sommes pas en faveur du low cost dans l'alimentaire, au contraire, il faut en sortir, c'est ce que nous faisons, l'offre dans nos magasins le démontre. Mais certains de nos grands concurrents nous ont entraîné dans un débat centré sur les prix, avec des comparateurs. Pendant deux ans, nous avons demandé à l'administration de les interdire. Sans réponse. Nous ne nous laisserons pas couper de nos consommateurs. Carrefour a été obligé de se battre sur les prix, même si pour nous l'avenir n'est pas là".
Consigne à la préférence française chez Carrefour
Jérôme Bédier souhaiterait aussi qu'un autre dialogue s'instaure en dehors des périodes de négociations, notamment dans le cadre des interprofessions. "La grande distribution devrait être présente dans l'interprofession du lait, mais nous n'y avons pas été admis. Or, il faut travailler en filière et l'interprofession, c'est le bon lieu pour partager la connaissance du marché. Nous devons établir des contacts en dehors des négociations, et regarder ensemble dans la bonne direction, qui est celle des besoins du consommateur". Le secrétaire général de Carrefour a par ailleurs précisé que pour les produits frais, "Carrefour à donné la consigne à ses acheteurs pour la préférence française".