
L’Ania est à nouveau à la manœuvre pour faire part de ses craintes pour les fournisseurs des rapprochements pour les achats annoncés par Casino et Intermarché d’une part, Auchan et Système U d’autre part, qui va « renforcer la course au prix le plus bas et menacer davantage l’ensemble de la filière alimentaire en France », selon un communiqué.
« Seulement quatre grands acteurs au coude à coude se partagent désormais 90% de parts de marché. Comment ne pas craindre une amplification de la guerre des prix ? Nous redoutons que ce nouveau rapprochement signe la fin de toute perspective d’amélioration pour notre filière alimentaire et menace encore davantage nos emplois, nos capacités d’investissement et nos partenaires de l’amont agricole. Par ces stratégies successives, les acteurs de la grande distribution, sans exception, signent une fin de non-recevoir aux avertissements de nos ministres et à l’accélération de la spirale déflationniste sur l'alimentaire pointée par l’ANIA depuis des mois », déplore Jean-Philippe Girard, Président de l’ANIA.
Construire un modèle économique pérenne
L’ANIA attend de la réunion de concertation annoncée par les ministres Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron, « que le véritable sujet soit enfin posé et acté : la construction d’un modèle économique alimentaire pérenne prenant en compte les attentes consommateurs, la préservation des emplois de la filière alimentaire et la compétitivité de nos entreprises », ajoute le président de l’Ania. Lors du Congrès Négociations Commerciales organisé par LSA à Paris, Michel-Edouard Leclerc avait accusé l’Ania d’entretenir un climat anxiogène, tandis que Jacques Creyssel, délégué général de la FCD, indiquait qu’il se rendrait à l’invitation des ministres. «La pédagogie, c’est l’art de la répétition. Le gouvernement cherche à connaître la réalité économique, c’est une bonne chose. Nous expliquerons que nous sommes tous dans une situation difficile, que la distribution a perdu plus d’emplois dans les dernières années que l’agroalimentaire. Nous en sommes là parce qu’il n’y a pas de pouvoir d’achat ni de croissance». Selon les données d’Iri, publiés hier par LSA, les prix ont continué de chuter en septembre dans la quasi-totalité des produits et notamment ceux des marques nationales.