L’hypermarché est mort... Vive l’hypermarché ! [Edito]

LSA fêtera la semaine prochaine les 60 ans de l'hypermarché et du Carrefour de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Plus de 40 pages dédiées à ce format "en pleine mutation".

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L’hypermarché est mort... Vive l’hypermarché ! [Edito]

La disparition des grandes surfaces alimentaires de plus de 2 500 m² est annoncée depuis des années. Pour étayer cette thèse, certains pointent le déclin de la société de consommation, l’essor de la proximité ou l’explosion de l’e-commerce. Ils évoquent la fin du « tout-automobile » ou rappellent qu’au gré des faillites et rachats, de nombreuses enseignes ont rejoint le cimetière des marques. Mais ils oublient de penser aux quelque 300 000 salariés qui y travaillent et d’indiquer que l’hyper totalise encore 2 300 unités et plus de 12millions de mètres carrés. Pas si mal pour un moribond ! Certes, tous les magasins ne sont pas logés à la même enseigne tant les résultats dépendent aussi de la taille, de l’implantation ou de la zone de chalandise.

Reste que le premier danger est avant tout un embourgeoisement subi. C’est-à-dire un manque d’investissement dans l’outil de travail. Et ici, tous les choix stratégiques sont possibles tant le format peut devenir un laboratoire de tests en tous genres. Car en théorie, l’hyper de demain n’est plus un simple alignement de gondoles, mais un puzzle que les maîtres des lieux vont devoir assembler. L’assortiment sera bien sûr toujours essentiel, mais avec des choix encore plus forts pour se différencier (développement des produits locaux, juste place du non-alimentaire, multiplication des services…). Tout le monde planchera sur la sécurisation des approvisionnements, la valorisation du made in France, le bon équilibre entre le prix bas et le plaisir, et le développement des produits frais traditionnels et des métiers de bouche. Dans les box d’achats, on ne parlera pas que de prix mais aussi de responsabilité environnementale (Scope 3…). Ces « usines à vendre » s’approcheront de l’autoconsommation énergétique, et le marketing sera personnalisé avec moins de papier et plus de digital.

En amont, pour gagner en productivité et en réactivité, les entrepôts et les plates-formes seront automatisés ou robotisés. En aval, les hypers deviendront des hubs logistiques au service des plus petits magasins de la zone de chalandise et des clients pour de la livraison à domicile. Et parfois avec des dark kitchens intégrées.

Enfin, la dernière et centrale pièce du puzzle sera l’humain. Avec la recherche de bons bouchers en magasins et des meilleurs experts en intelligence artificielle au siège. Et il reste la question de la forme juridique avec les groupes intégrés qui reculent au profit des indépendants qui pèsent 50 % de part de marché. Mais ces succursalistes comptent de plus en plus de franchisés et de locataires gérants. Et ils s’exportent de plus en plus… en franchise. De là à penser que leur avenir passe par la maîtrise de la marque, des achats, de la supply chain en déléguant à des partenaires la gestion des magasins…

Soixante ans après l’ouverture du Carrefour de Sainte-Geneviève-des-Bois (91), l’hyper est donc à l’heure des choix entre le déclin assuré et le rebond possible pour ne plus être une simple grande surface, mais une plate-forme « responsable » d’offres et de services. Le succès sera au rendez-vous si on lui donne le temps et les moyens financiers de cette nécessaire et passionnante transformation.

Un numéro spécial 60 ans de l'hypermarché

Le 15 juin 1963, le premier hypermarché, un Carrefour, ouvrait ses portes en Essonne, à Sainte-Geneviève-des-Bois. LSA fêtera largement cet anniversaire dans son prochain numéro. 

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