L'immobilier commercial cède à la grandeur sans folie !
Le bilan de Cushman & Wakefield 2015 sur le parc commercial montre que les opérateurs privilégient les projets les plus vastes ou la consolidation de pôles existants.
La « machine à produire des mètres carrés commerciaux », comme on disait avant la crise de 2008 à cause de ses emballements, est devenue plus mesurée ! C’est ce qui ressort de la vaste étude « Les marchés français de l’immobilier des commerces - Bilan 2015 & perspectives 2016 » révélée la semaine dernière par le cabinet expert Cushman & Wakefield. Certes, il s’est encore inauguré plus de 370 000 m² de centres en 2015. Mais cette croissance est en partie due à l’augmentation de la taille moyenne des projets livrés, tels Polygone Riviera, à Cagnes-sur-Mer, ou les Saisons de Meaux. La production de grands ensembles – que confirmera l’Ametzondo d’Ikea Centres France, près de Bayonne, fin 2016 – s’accompagne d’une consolidation des sites les plus établis, comme le Forum des Halles, à Paris, ou Centre Bourse Marseille et Cap 3 000 dans le Sud.
Certes, il s’est aussi ouvert un volume semblable de parcs d’activités commerciales, en croissance de 36% ! Mais, là encore, « ce volume reste bien en deçà des niveaux de la fin des années 2000, soit 580 000 m² par an, en moyenne, entre 2007 et 2010 », tempère Christian Dubois, directeur département commerces de Cushman & Wakefield France. Et une fois encore, 2015 s’est caractérisée par la livraison de grandes opérations, comme Enox, à Gennevilliers, et a fait la part belle aux restructurations de zones bien établies, comme St-Max Avenue dans la « jungle » de la zone de Saint-Maximin dans l’Oise. Qu’illustrera encore l’émergence, en avril, d’Avenue 83 dans la zone du Grand Var, près de Toulon.
Des effets d’annonces aux réelles concrétisations
Si l’on additionne les volumes de centres et de parcs d’activités annoncés au 1er janvier 2016, on atteint le million de mètres carrés. Mais tout le monde sait qu’en matière d’immobilier commercial, il y a parfois loin des effets d’annonces aux concrétisations. Or, en 2014, seulement 75% desdites surfaces nouvelles annoncées en centres commerciaux avaient réellement ouvert. Et la moitié uniquement pour les parcs périphériques. Signe de maturité et d’engagements plus réalistes : en 2015, ce taux de concrétisation s’était hissé à 80% des mètres carrés annoncés en centres commerciaux et 68% des parcs périphériques promis. Une dernière donnée atténue encore la névrose d’une présumée surdensité commerciale en France. Avec ses 267,4 m² GLA de centres commerciaux pour 1 000 habitants, notre pays est très proche de la moyenne européenne (251 m²) établie par Cushman & Wakefield sur 36 pays.
Les chiffres :
Source : étude Cushman & Wakefield « Les marchés français de l’immobilier des commerces - Bilan 2015 & Perspectives 2016 »
- + 12% : la croissance des surfaces de centres commerciaux ouverts en 2015 (vs 2014) à 373 974 m²
- + 36% : la croissance des surfaces de parcs d’activités commerciales ouverts en 2015 (vs 2014), à 371 155 m²
Une croissance du parc raisonnable
Chiffres 2015 du parc d’immobilier commercial en France par type de localisation
Source : Cushman & Wakefield
Les parcs périphériques constituent la typologie la plus répandue, représentant 47,3% des surfaces. Devant les centres commerciaux (28,4 %) et les commerces de centres-villes (24,3%)