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Quels sont les projets de Samsung sur le secteur du retail et de la digitalisation des points de vente ?
Maxime Guirauton : Nous prenons les projets par plein de côtés différents, mais Il y a un vrai mouvement ! Il y a eu beaucoup de travail en interne pour d’expliquer que le magasin n’est pas mort. Et ce qui est intéressant, c’est que de plus en plus de distributeurs ont compris l’intérêt de créer une roadmap. Nous essayons de les accompagner en écrivant avec eux les points de passage obligés. Toute cette digitalisation, c’est le retour du magasin au premier plan. Certaines enseignes, comme Darty, ont réussi intelligemment à faire du web-to-store et du web-in-store. Maintenant, comme toutes structures, certaines bougent plus ou moins vite… Cela prend parfois un peu plus de temps que prévu.
Par quoi passe cette digitalisation des points de vente ?
M. G. : Parfois, cela arrive par les écrans, parfois par la mobilité. Il y a aussi un nouvel axe qui est celui de la réalité virtuelle. La grosse partie de notre travail est de constituer un écosystème extrêmement fort autour de nos produits pour répondre à toutes les problématiques. Il est fondamental que la partie mobilité et la partie display puissent être travaillées ensemble. Objectif : offrir des solutions qui permettent à une enseigne de piloter les écrans depuis le siège, mais aussi au niveau local. Parce qu’aujourd’hui, n’importe quel client veut une réponse personnalisée et unique. Et si on n’est pas capable de faire ça, le client ira en face.
"L'un des nouveaux axes de la digitalisation des points de vente, c'est la réalité virtuelle."
En quoi la réalité virtuelle peut-elle révolutionner le secteur de la distribution ?
M. G. : L’intérêt de la réalité virtuelle dans le monde du retail, c’est de pouvoir faire du showrooming. Exemple : je n’ai pas la place de tout exposer, mais je peux proposer un catalogue que je vais faire vivre. Le client va mettre le caque de réalité virtuelle, se projeter chez lui ou dans une pièce ressemblante et paramétrer son produit, son positionnement… Il va ainsi beaucoup plus se l’attribuer. En plus, sur les écrans, le vendeur voit la même chose, donc il peut commenter et guider le client. Ça va changer complètement la relation entre le vendeur et l’acheteur.
Le deuxième angle intéressant pour le retail, c’est l’achat. Exemple : je ne veux pas me déplacer en magasin mais je suis fidèle à une enseigne. De chez moi, j’ai l’application de mon magasin, je vais vivre mon magasin et potentiellement acheter depuis ce store complètement virtuel. Cela ne signifie pas que cela va remplacer le magasin physique : c’est juste un canal complémentaire, au même titre que les ventes Internet. Troisième axe, et c’est celui qui se développe le plus, c’est la formation.
En quoi la VR peut-elle être utile à la formation des vendeurs ?
M. G. : Pour la formation, c’est toujours un peu compliqué de former un vendeur de manière standard alors qu’il va se retrouver avec des configurations de magasin potentiellement très différentes, avec des outils différents. Au siège, on ne peut pas créer toutes les surfaces et les configurations possibles. Avec la VR, on va les recréer virtuellement : il y aura une base physique et une autre base plus pratique qui sera faite virtuellement à travers le casque et dans la surface de vente. Cela va être un vrai changement. Nous travaillons déjà avec des sociétés sur des modules de formation. Aujourd’hui les grandes enseignes du retail ont bien compris l’intérêt, que ce soit en alimentaire, en électronique ou autres secteurs spécialisés.
Quelles sont justement les nouvelles solutions de Samsung ?
M. G. : La grande nouveauté, c’est le S7. L’avantage numéro un, c’est sa carte mémoire additionnelle. Autre bénéfice : le produit est IP68, il résiste à l’eau et à la poussière et peut être immergé sous l’eau jusqu’à un mètre et pendant une demi-heure. La batterie a une plus grande longévité . Et on a ensuite tout l’écosystème autour: la Gear VR, la petite caméra Gear 360… La TabProS est aussi un vrai changement pour nous car c’est le retour sur Windows après avoir arrêté le PC il y a deux ans.
Mais la solution hyper importante en B2B, c’est Knox. La solution permet de créer du multi-session sur un seul et même produit. Pour le retail, une tablette n’est généralement pas unique à vendeur, mais à un rayon. Avec les nouvelles fonctionnalités de Knox, chaque vendeur pourra se connecter sur la même tablette avec sa propre session.
"Le beacon, le smartphone, les écrans : cela ne fait qu’un".
Que proposez-vous pour mieux répondre aux attentes locales et à la personnalisation du parcours client ?
M. G. : Samsung travaille notamment avec la technologie beacons. Comme elle s’interface avec le mobile, nous devons être en mesure de donner tous les connecteurs aux fournisseurs de beacons pour qu’ils puissent s’interfacer de manière très profonde avec le smartphone et capter la donnée pour personnaliser au mieux le message. Le beacon, le smartphone, les écrans : cela ne fait qu’un.
Certaines enseignes ne semblent pourtant pas encore convaincues de l’intérêt du beacon…
M. G. : Beaucoup de technologies existent aujourd’hui. On peut très bien partir sur du NFC. C’est moins intrusif, car vous faites la démarche. Néanmoins, des études indiquent qu’aujourd’hui 35% des gens sont prêts à recevoir de la publicité sur leur smartphone. Or, le beacon vous permet de le faire, contrairement au NFC. Les deux sont complémentaires. Alors effectivement, il faut bien l’implémenter. Aujourd’hui, une société qui fonctionne bien avec le beacon est une société qui utilise la donnée à bon escient, qui ne lance pas de la publicité n’importe comment, qui analyse sa donnée et qui traite la donnée comportementale pour proposer de la communication adaptée.
Un exemple réussi ?
M. G. : La démarche de VentePrivée avec le Pass est très intéressante. Elle est par essence personnalisée, puisque chaque magasin indique ce qu’il veut y mettre. Dans l’approche, c’est une très bonne idée.
Qu’en est-il du déploiement de Samsung Pay en France ? C’est pour bientôt ?
M. G. : L’avantage de Samsung Pay, c’est que ça ne fonctionne pas uniquement avec les terminaux NFC mais avec tous les terminaux. C’est pour ça que les Etats-Unis ont annoncé une couverture à 100% de tous les terminaux de paiement. Nous sommes le seul constructeur à proposer cela et c’est une vraie corde à notre arc pour convaincre les banques en France de nous suivre dans cette épopée un peu nouvelle. Le marché américain est plus en avance et plus mûr là-dessus. En Europe, c’est encore faible car on est très peu de pays. Notre travail de l’année dernière et de cette année, c’est faire en sorte que toutes les banques et les GIE travaillent ensemble pour que leurs interfaces internes puissent s’interfacer avec Samsung Pay. Mais cela ne se fait pas en claquement de doigt…
Quel est l’accueil des distributeurs ?
M. G. : Aujourd’hui, plus on leur facilite le paiement et surtout la rapidité en caisse, plus ils sont contents.
"Pour que Samsung Pay fonctionne en France, il faudrait déjà que toutes les banques soient alignées".