La donnée, solution pour en dire plus à propos de ses emballages

Pour se conformer à la loi, qui exige qu'elles communiquent des informations sur les emballages, les entreprises collectent des données en interne. Mais elles ne peuvent savoir ce qui arrive à leurs produits une fois achetés…

Partager
La donnée, solution pour en dire plus à propos de ses emballages

Les enjeux

  • En France, la loi oblige les entreprises à informer les consommateurs sur la nature de leurs emballages, leur niveau de recyclabilité, etc.
  • Ces données doivent être construites selon une méthodologie fiable pour être comparables d'un acteur à l'autre.

Fini les poubelles jaunes qui débordent : la gabegie sur les emballages fera bientôt partie du passé. Le législateur impose des obligations de plus en plus sévères aux industriels. Ces textes sont construits et appliqués grâce à… la donnée. La directive-cadre européenne sur les déchets, votée en 2008 et amendée en 2018, impose aux fabricants, notamment dans le monde de la grande consommation, de respecter le principe de responsabilité élargie du producteur. Ils doivent désormais financer la gestion des déchets issus de leurs marchandises enfin de vie et donc de leurs emballages. Ils versent des contributions à différents éco-organismes qui prennent en main le traitement de ces reliquats de produits. Cela implique d'avoir une idée précise du poids et de la composition de ces cartons et plastiques, et donc de collecter ces informations.

En France, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), votée en 2020, oblige depuis janvier 2023 les entreprises qui mettent sur le marché tricolore au moins 25 000 exemplaires d'articles de biens de consommation, pour un chiffre d'affaires annuel supérieur à 50 millions d'euros, à informer le consommateur sur la nature de leurs emballages. Sont-ils recyclables, rechargeables, réutilisables ? Incorporent-ils de la matière recyclée ? Si oui, à quel pourcentage ? Cette obligation sera progressivement étendue aux plus petites entreprises jusqu'en 2025. Là aussi, les données doivent être récupérées et diffusées.

Un enjeu de taille

L'application de ces deux textes est un enjeu de taille pour l'environnement. « Les emballages ménagers représentent chaque année en France 5,2 millions de tonnes », chiffre Julien Dubourg, directeur marketing et relation clients chez Citeo, une entreprise privée à but non lucratif qui vise à réduire l'impact environnemental de ces contenants. « En termes de consommation d'eau et d'émissions de CO2, si l'on enlève la phase d'usage, 40 % de l'empreinte globale des produits cosmétiques sont liés à leur packaging », complète Brice André, directeur monde des emballages durables et du développement chez L'Oréal.

À titre individuel, certaines entreprises collectent et diffusent depuis plusieurs années des informations sur les enveloppes de leurs produits. Mars et L'Oréal sont partenaires de la fondation Ellen MacArthur depuis 2018. Les deux compagnies publient tous les ans un rapport public sur les emballages. L'Oréal donne par exemple la proportion de recyclé ou de biosourcé dans ses plastiques, qui devra atteindre les 50 % d'ici à 2025 et les 100 % en 2030.

Effet d'entraînement

Ces données vont désormais être récoltées à bien plus grande échelle via des standards de GS1. L'organisme facilite en effet l'harmonisation des informations sur les caractéristiques des produits fabriqués par les industriels, qui permettent aux distributeurs de les référencer facilement et de les vendre. Descriptif général, données commerciales et logistiques, labels et certifications, image et multimédia, informations réglementaires : toutou presque est dit dans une fiche produit. Cette liste est riche de 150 à 200 informations. Certaines concernent les emballages : jusqu'en février 2023, elles étaient six (type d'emballage, matériaux, quantité… ). Elles sont désormais onze. Les nouvelles données concernent le processus de recyclage de ces paquets s'ils en ont connu un, le pourcentage de telle ou telle matière première à partir duquel ils ont été fabriqués, etc.

Ces informations sont aujourd'hui optionnelles, sauf celles concernant le type d'emballage (bouteille en verre, carton, etc. ). « Mais elles vont permettre de simplifier les procédures les déclarations de responsabilité élargie des producteurs et de donner une réponse standardisée à la demande du législateur de rendre accessibles aux consommateurs les informations sur le packaging », indique Cédric Lecolley, directeur commercial et filières chez GS1 France. Les industriels devront donc les fournir pour respecter ces textes.

« Il existe aussi un effet d'entraînement. Les premières entreprises qui diffusent leurs données font boule de neige avec les autres. On l'a vu avec le Nutriscore, par exemple. Au départ, rares étaient les acteurs à fournir cette information au consommateur, puis cela s'est étendu. Les Nutri-score des produits qui sortent aujourd'huisont meilleurs que ceux d'il y a dix ans. Le même phénomène pourrait se produire avec les emballages », souligne Stéphane Gigandet, fondateur et dirigeant de l'association Open Food Facts, qui collecte et donne accès au grand public à de la donnée sur la composition des produits de grande consommation. Ces données pourront également être accessibles pour d'autres structures, comme cette organisation. « Les chercheurs pourront s'en emparer pour conduire des études alimentées par des informations récoltées à grande échelle, poursuit Stéphane Gigandet. Elles permettront également aux entreprises de se comparer aux autres acteurs de leur secteur. »

Rêvons un peu…

Oui, mais il manque tout un pan de données aux entreprises : celles de l'aval. « Aujourd'hui, nous ne savons pas ce qui arrive à nos emballages une fois qu'ils sont entre les mains des clients, s'ils sont placés dans la bonne poubelle, s'ils sont effectivement recyclés ou non… Un gros travail doit être fait pour collecter des informations plus précises. Nous savons par exemple que le plastique est recyclé à 30 % en moyenne en France, mais nous avons besoin d'un niveau de granularité plus fin, car les bouteilles de soda sont très recyclées alors que les films alimentaires le sont moins », se désole Feliks Bezati, directeur packaging circulaire monde de Mars. Rêvons un peu : ces travaux déboucheront peut-être un jour sur un système de consigne numérique, où le consommateur qui jette un emballage dans la bonne poubelle collectera des points sur sa carte de fidélité…

PARCOURIR LE DOSSIER

Tout le dossier

Sujets associés

NEWSLETTER Quotidienne

Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.

Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes...

Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

LES ÉVÉNEMENTS

Tous les événements

Les formations LSA CONSO

Toutes les formations

LES SERVICES DE LSA CONSO

Trouvez les entreprises de la conso qui recrutent des talents

Harry Hope

Production planner (H/F) au Luxembourg

Harry Hope - 22/03/2023 - CDI - Kanfen

+ 550 offres d’emploi

Tout voir
Proposé par
LSA

Détectez vos opportunités d'affaires

30 - GALLARGUES LE MONTUEUX

Fourniture et livraison de denrées alimentaires.

DATE DE REPONSE 17/04/2023

+ de 10.000 avis par jour

Tout voir
Proposé par
Marchés Online

Les réseaux de Franchises à suivre

RE/MAX

RE/MAX

Réseau international d’agences immobilières

+ 2600 franchises référencées

Tout voir
Proposé par
Toute la Franchise

ARTICLES LES PLUS LUS