La filière des fruits et légumes crée un logo valorisant l’origine France
En marge des premières assises des fruits et légumes frais organisées mardi 20 octobre sous le haut patronage du premier ministre et qui se dérouleront au Conseil Economique et social, les représentants de l’association professionnelle des fruits et légumes frais (Interfel), ont dévoilé ce mardi 13 octobre les principaux axes de développement de la filière. Valoriser l’origine France des fruits et légumes s’affirme comme une priorité.
Depuis 2000, les fruits et légumes importés ont augmenté de 30%
La filière qui pèse 18 Mds € de chiffre d’affaires et représente 700 000 emplois doit composer depuis le début des années 2000 avec le poids grandissant des fruits et légumes importés. En 2014, leur part a représenté 40% des fruits et légumes consommés en France (produits exotiques et de contre-saison compris), soit une augmentation de 30% depuis ces quinze dernières années. « Le potentiel de production est structurellement menacé. Il y a un véritable enjeu de relocalisation de la production », a indiqué Valérie Sené, directrice en charge des stratégies et accords interprofessionnels à Interfel. Une situation qui pousse la filière à s’organiser et à développer un logo valorisant l’origine France des fruits et légumes dont l’identité visuelle sera dévoilée à l’occasion des assises de fruits et légumes mardi 20 octobre. « Ce logo sera mis à la disposition de l’ensemble des acteurs de la filière et pourra être étendu dans un second temps aux produits frais transformés à condition qu’ils soient cultivés et transformés en France », a indiqué Louis Orenga, directeur général d’Interfel.
Une origine difficilement identifiable
Situation paradoxale : les fruits et légumes ont été les premiers produits pour lesquels l’indication de l’origine a été rendu obligatoire mais celle-ci est très mal identifiée par les consommateurs. "Avec la création de ce logo, la donne devrait changer et répondre aux attentes très fortes des consommateurs en matière d’origine et de proximité", fait valoir Laurent Grandin, vice-président d’Interfel.
2015, une bonne année
Produits doublement sensibles – aux conditions climatiques mais aussi à la consommation- les fruits et légumes ont connu en 2015 une année relativement satisfaisante. "Raison de plus pour prendre les devants. Il ne faut pas attendre que tout aille mal, pour se remettre en cause", a souligné Bruno Dupont, président d’Interfel récemment réélu à la tête de l’interprofession. Un état d’esprit qui pousse la filière à entamer une réflexion sur les signes officiels de qualité (AB, Label rouge, IGP, AOP/ AOP) qui représentent moins de 2% des volumes de fruits et légumes mais constitueraient pourtant une source de valeur ajoutée pour les exploitations. "A terme, les signes officiels de qualité pourraient peser sur 10 à 15% des volume de la filière. Cette segmentation est d’autant plus intéressante que les signes officiels de qualité font l’objet de financement prioritaire au niveau européen", a indiqué Laurent Grandin. Dès 2016, une étude sera lancée afin d’établir un état des lieux du marché des fruits et légumes sous signes officiels de qualité, préalable à la mise en place d'un plan d’actions.