
Lorsque la Fnac a confirmé l'arrêt de son service de téléchargement de MP3, beaucoup ont été surpris d'apprendre que ce service existait encore... Car en huit ans, force est de constater que le "music store" de la Fnac n'aura jamais décollé. En 2011, il n'était crédité que de 3,8% de part de marché (pour rappel, elle oscille autour de 30% dans la vente de CD). Très loin derrière les mastodontes américains Amazon et surtout Apple, archi-leader avec 70% de part de marché sur la vente en ligne de MP3 avec son ITunes Music Store. La Fnac avait donc sur le dématérialisé une position d'autant plus anecdotique que ces plateformes de vente de MP3 sont elles-mêmes de plus en plus concurrencées par les sites de streaming comme Deezer et Spotify.
La fin du "tout sous le même toit"
Dans ce contexte, que pouvait faire Alexandre Bompard, le président de la Fnac ? S'obstiner à conserver un service aux chances de succès quasi-nulles ou trouver une porte de sortie honorable ? C'est la seconde solution qu'il a envisagé. L'enseigne a conclu un accord avec Apple qui sera effectif au 1er janvier 2013. Les acheteurs seront redirigés sur le Music Store de l'américain et la Fnac sera rétribuée aux termes d'un accord d'affiliation. La Fnac, que son propriétaire PPR souhaite introduire l'an prochain en Bourse, poursuit donc son vaste plan de redéfinition de son périmètre d'activité, pour prendre en compte la concurrence croissante du numérique. En abandonnant au passage un certain nombre d'activités. Pour les enseignes culturelles aussi, le "tout sous un même toit" ne semble plus être très efficace.