La Fnac chez les Helvètes

Hasard ou réelle volonté de la part de l'enseigne française de s'inscrire d'emblée dans le paysage suisse ? La Fnac ouvre cette semaine son premier magasin sur l'une des artères les plus commerçantes de Genève, la rue de Rive, dans des murs qui appartiennent à Migros, numéro un de la distribution helvétique. « Pour l'instant, nous sommes seulement locataires. Mais cela ne veut pas dire que nous ne regarderons pas des solutions communes un peu plus tard », précise Gérard de Sède, directeur à l'international. Une possibilité non dénuée d'intérêt, sachant que Migros exploite 113 magasins Ex-Libris sur le créneau. Et qu'il affiche des performances au-dessus du marché (+ 7 % en 1999).

En attendant, l'ouverture de ces 2 500 m2 sur 3 niveaux en plein coeur de Genève symbolise les premiers pas de « l'agitateur culturel » en Helvétie. Après un investissement initial de 20 millions de francs (3,04 MEUR), l'enseigne table sur un chiffre d'affaires de 150 millions de francs en année pleine (22,8 MEUR). En un mois, elle aura abordé 2 nouveaux pays, l'Italie et la Suisse. Sur ce dernier, petit par sa taille (7 millions d'habitants), la Fnac est connue des consommateurs, qui passent facilement la frontière. « C'est un marché proche, très bien organisé sur le plan de la distribution, à fort pouvoir d'achat, mais que nous ne connaissons pas vraiment, comme à chaque fois que nous arrivons dans un pays étranger », explique Gérard de Sède. Les vrais concurrents sont plutôt du côté des spécialistes traditionnels, comme le réseau Payot, filiale d'Hachette. Sur les produits techniques, la Fnac devra affronter, entre autres, la filiale de Metro, MediaMarkt. La Fnac ne compte pas s'arrêter là. Une deuxième ouverture est prévue, mars 2001, toujours à Genève, cette fois dans un centre commercial en pleine rénovation, celui de Balexert.