La Fnac et Darty unissent leurs forces sur la franchise
Désormais réunies, les deux enseignes avancent de concert pour le développement de leur franchise et de leurs franchisés : études de zones mutualisées pour déterminer les bons emplacements et, surtout, possibilité offerte aux entrepreneurs partenaires de disposer d’un deuxième point de vente à ouvrir.
Trois ans, à peine, séparent l’ouverture du magasin de Challans, en Vendée, de celle de Parthenay, dans les Deux-Sèvres. Mille petits jours pour, entre-temps, cent inaugurations de franchises Darty. On vous laisse faire la moyenne du rythme des ouvertures : elle est « impressionnante », saluée comme telle par Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, devenu maintenant, depuis le rachat de son concurrent, celui du groupe Fnac-Darty. Et tellement « impressionnante » que vouée à perdurer, si ce n’est à s’accélérer. Et ce pour Darty comme pour la Fnac qui, bien que comptant moins de franchises à date (voir chiffres par ailleurs), entend bien faire désormais de ce modèle de développement le moteur de sa croissance.
Logique, puisque c’est le moins gourmand en Capex et, in fine, sans doute le plus efficace. « Dans les vingt-quatre mois suivant un transfert d’enseigne, nos franchisés voient leur chiffre d’affaires doubler, quand leur trafic en magasin peut être multiplié par quatre », avance ainsi Frédéric Loquin, directeur général du développement et de la franchise de Darty.
Darty stabilise, la Fnac accélère
Pour des créations « pures », évidemment, ce vers quoi les deux enseignes vont de plus en plus, de telles comparaisons n’existent pas. « Il faut alors attendre la troisième année d’exploitation pour avoir une vision claire. Mais, pour l’instant, tout est en ligne avec ce qui était prévu », glisse Frédéric Loquin. De ce constat de succès, d’évidentes conclusions sont tirées : après des ouvertures au partage nettement déséquilibré en 2016, du temps où chacune des deux enseignes vivait encore séparément – deux tiers pour Darty (36) et un tiers pour la Fnac (19) –, le groupe Fnac-Darty, pour sa première année d’exercice commun, va nettement contrebalancer ce ratio. Une cinquantaine d’inaugurations de franchises sont prévues pour 2017, 25 pour Darty qui, après trois ans à marche forcée, stabilise un peu le rythme de croissance de son parc, et 25 pour la Fnac qui, au contraire, accélère son déploiement. « L’essentiel de nos ouvertures se fera cette année sur le format de proximité [28 des 52 magasins Fnac en franchise en France, NDLR], mais nous avons la ferme intention de pousser le développement de Fnac Connect également », appuie Dominique Dubald, directeur franchise et partenariats de la Fnac. De quatre Fnac Connect aujourd’hui, on devrait ainsi passer à dix à la fin de 2017 et voir ensuite ce modèle plus largement déployé, dès 2018.
Ce qui explique cette accélération ? La preuve par l’exemple, évidemment – « ce qui parle pour la franchise, ce sont toujours les franchisés », plaide Dominique Dubald –, mais aussi la force commune d’un groupe maintenant réuni. « Tout ce qui peut l’être est aujourd’hui partagé et mutualisé entre la Fnac et Darty », explique Frédéric Loquin. « C’est vrai pour les études de zones comme pour celles de potentiels d’implantation », complète Dominique Dubald.
Un moteur pour les franchisés
L’autre grand avantage est à regarder dans une opportunité nouvelle, offerte aux franchisés des deux groupes : pouvoir ouvrir, s’ils le souhaitent, un deuxième point de vente, aux couleurs de l’autre enseigne. « Nous disposons, dans un même catalogue, des deux plus belles enseignes à franchiser sur le marché. Cela rend nos propositions d’autant plus attractives », se réjouit Frédéric Loquin. Ainsi, dès avant l’été, le franchisé Darty de Lannion, le deuxième à avoir pris le pavillon rouge en 2014, après celui de Challans, ouvrira, dans sa zone… une franchise Fnac. « Permettre à nos franchisés de pouvoir exploiter deux enseignes aussi puissantes que les nôtres est un moteur extrêmement important pour notre développement futur », souligne Dominique Dubald. D’ailleurs, pour vanter les vertus d’une telle association, les deux enseignes ont fait stand commun, cette année, au Salon de la franchise, pour attirer les entrepreneurs.
Couplé aux atouts de l’omnicanalité, fortement développée dans les deux enseignes, voilà de quoi assurer le développement mutuel dans les prochaines années. La Fnac peut ainsi se déployer sur des formats plus petits : les Fnac Connect font environ 150 m² . « Sans cette possibilité de mettre tout le catalogue produits à disposition en ligne, jamais de tels formats n’auraient pu voir le jour », concède Dominique Dubald. Et ce, sans risque de voir l’image de l’enseigne abîmée aux yeux de consommateurs potentiellement déçus de ne pas retrouver la Fnac telle qu’ils l’imaginent et la connaissent. « Nous mesurons très régulièrement la satisfaction de nos clients et, à aucun moment, nous ne notons de leur part une perception différente, moins bonne, de nos magasins au format plus petit », conclut Dominique Dubald.
Jean-Noël Caussil
Les avantages de la vie à deux
- Proposer deux enseignes fortes à des franchisés souhaitant développer leur business : un franchisé Darty peut désormais ouvrir un deuxième point de vente Fnac, et inversement.
- Mutualiser les études de zones pour repérer les meilleurs emplacements disponibles.
- Utiliser les atouts de l’omnicanalité, puissante chez les deux enseignes, pour offrir des services efficaces aux franchisés actuels et à venir.
« Nous disposons des deux plus belles enseignes à franchiser sur le marché. Cela rend nos propositions d’autant plus attractives. Ainsi, dès avant l’été, notre franchisé de Lannion ouvrira dans sa zone un magasin Fnac. »
Frédéric Loquin, directeur général du développement et de la franchise de Darty
« L’essentiel de nos ouvertures se fera, cette année, sur le format de la proximité, mais nous avons la ferme intention de développer Fnac Connect, pour porter le parc de 4 à 10 points de vente à la fin 2017. »
Dominique Dubald, directeur franchise et partenariats de la Fnac.