La Fnil trouve les prix des produits laitiers trop sages en France
Selon une étude de la Commission européenne, l’évolution des prix de vente consommateurs des produits laitiers et des œufs en France, à la baisse, est à l’opposé de celle de l’Allemagne. La Fnil déplore la situation et accuse la guerre des prix en grande distribution.
Sylvain AUBRIL
\ 09h59
Sylvain AUBRIL
Alors que les prix de vente des produits laitiers progressent en moyenne de 3 % en Europe, les prix restent à la baisse en France, de 0,2 % en février 2014 par rapport au même mois de 2013, et surtout à l’opposé de la tendance en Allemagne, où les prix grimpent de 9 %. « La situation n’est pas normale, elle est au détriment de l’industrie et de l’emploi industriel, et résulte de la guerre des prix à laquelle se livre les enseignes, et qui repart de plus belle, on le voit sur les prospectus », dénonce Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL).
Il admet certes que des hausses de tarifs ont pu être passées à l’occasion des négociations commerciales, mais il craint que la bataille sur les prix qui se déroule «ne soit au final refinancée par l’industrie, à l’occasion de demandes de compensations de marges que paradoxalement, la loi Hamon semble avoir légalisée ». Il considère que cette situation amène l’industrie laitière à « fuir le marché français où la distribution règne en maître, pour investir de plus en plus à l’étranger ». Les grands groupes laitiers français, comme Lactalis et Danone, ne réalisent plus que « 10 à 20 % de leur chiffre d’affaires en France ».