La loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire a été adoptée
Le Sénat a adopté à l’unanimité le 3 février 2016, dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée Nationale, la proposition de loi sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Le texte est définitivement adopté. Les grandes surfaces ont un an pour signer une convention avec les associations de solidarité, comme les banques alimentaires
La proposition de loi portée par Guillaume Garot, député et ex-secrétaire d’Etat à l’Agroalimentaire, a été adoptée à l’unanimité par les sénateurs, dans les mêmes termes que le texte déjà voté à l’Assemblée nationale. La loi est désormais définitivement adoptée. Tous les groupes politiques ont soutenu le projet. Les enseignes de grande surface n’y étaient guère favorables, préférant le système actuel de dons, qui font d’ailleurs l’objet d’une part de réduction d’impôts les incitant à donner les produits en date limite de consommation aux banques alimentaires et autres restos du coeur ou Secours catholique.
Les grandes et moyennes surfaces ont désormais un an pour passer convention avec des associations de solidarité pour donner les denrées consommables qui finissent aujourd’hui à la poubelle. Elles ne pourront plus jeter ou détruire de la marchandise consommable. Pour Guillaume Garot, "le combat contre le gaspillage, c’est d’abord un combat contre l’absurde : produire pour détruire, fabriquer pour perdre. Un non-sens : vingt à trente kilos de nourriture, toujours consommables, jetés chaque année par chacun de nous, en pure perte". Est aussi établie une hiérarchie des actions contre le gaspillage pour valoriser les surplus et les invendus alimentaires, via la nutrition animale ou la méthanisation. Enfin, la lutte contre le gaspillage alimentaire pourra être prise en compte dans la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
400 euros chaque année à la poubelle
"C’est une étape essentielle qui vient d’être franchie. La mobilisation doit être désormais poursuivie dans le cadre de la politique gouvernementale : campagne de sensibilisation, travail sur les dates de péremption, actions avec les restaurateurs, les hôpitaux…Aux consommateurs, collectivités territoriales, cantines scolaires, hôpitaux, restaurateurs, entreprises, agriculteurs, industriels, distributeurs de s’emparer du texte !" poursuit le député de la Mayenne. Selon le communiqué de l’ancien ministre, le texte sera l’occasion de redonner du pouvoir d’achat. Une famille de quatre personnes jette l’équivalent de près de 400 euros chaque année à la poubelle, à cause du gaspillage alimentaire. C’est aussi faire le choix d’une société plus solidaire et plus responsable, car "il n’est plus acceptable de jeter de la nourriture lorsque tant d’êtres humains dépendent de l’aide alimentaire pour vivre. C’est enfin s’engager contre les dérives de la société de surconsommation", conclut l’ancien ministre.