Le biscuitier Poult croque les gaufres Banketgroep
Le français Poult a annoncé l’acquisition du spécialiste hollandais de la gaufre. Ils formeront le nouveau leader européen du biscuit en marque propre.
S’imposer comme le leader européen de la marque de distributeur dans le secteur des biscuits, c’est ce qui a motivé le rachat par le biscuitier français Poult de Banketgroep. Située à Tilbourg aux Pays-Bas, la société emploie 400 personnes sur six sites de production et réalise 120 M€ de chiffre d’affaires, dont 46% au Pays-Bas et 54% dans le reste de l’Europe. « J’avais repéré la cible il y a un an. Nous avons pu nous rapprocher de Banketgroep, qui a entamé un processus de vente organisé », indique Mehdi Berrada, l’ex-directeur général adjoint qui a repris les rênes de Poult il y a trois mois. Basé à Toulouse, Poult est numéro?deux de la fabrication de biscuits sucrés en France avec 20% de part de marché, et le leader en MDD avec 35% de part de marché grâce à un portefeuille diversifié de produits (cookies, petit déjeuner, tartelettes…).
Changement de direction
Cette opération fera de Poult le nouveau leader européen des biscuits en marque propre avec un chiffre d’affaires de plus de 300 M€.C’est le premier volet du tournant opéré par Poult, à la suite du changement de direction. La stratégie a été remise à plat avec la volonté de se focaliser sur les MDD et les biscuits autour de deux axes. D’abord, l’innovation avec des produits à valeur ajoutée sur des catégories en croissance, comme le bio ou la diététique. « Nous allons investir dans de nouveaux segments en créant des barrières technologiques à l’entrée, à l’instar des investissements réalisés sur les sticks vrillés », explique Mehdi Berrada.
Puis, l’axe géographique, pour être un acteur prépondérant en Europe. Car pour le nouveau CEO, les marchés vont devenir de plus en plus européens, avec la nécessité d’avoir la taille critique nécessaire et un accès à de nouveaux clients, souvent tributaire de relations historiques. « Banketgroep opère dans des zones où nous sommes peu présents, comme la Hollande, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Belgique, reprend-il. Nous allons avoir accès à ces marchés et élargir notre portefeuille avec des produits à dimension européenne, comme les gaufres. »
Mehdi Berrada espère réaliser des économies d’échelle via la massification des achats. L’enjeu est aussi défensif face à une concurrence très active au plan européen, comme celle de Mondelez ou d’autres acteurs en MMD.
Conjoncture ardue en France
« Le contexte français n’est pas simple, déclare le PDG. Nous sommes sur un marché mature et dans un contexte de décroissance, avec une dégradation de la profitabilité sur l’ensemble de la chaîne de valeur. […]. Néanmoins, il y a des signes positifs, comme une réduction des ventes sous promotion des marques et le repositionnement du hard-discount qui devrait profiter aux MDD. Mais on ne voit pas encore le bout du tunnel . » Si Mehdi Berrada prévoit d’autres acquisitions en Europe grâce à l’appui de son actionnaire majoritaire, le fonds Qualium, le grand export n’est plus une priorité. Avec, comme conséquence, l’arrêt des investissements de Poult aux États-Unis.
En chiffres
- 300 M€ le CA du nouvel ensemble, dont 120 M€ pour Banketgroep?
- 1 200 collaborateurs,dont 400 personnespour Banketgroep?
- 100 000 tonnes de biscuits produits
- 11 sites de production,dont 6 pour Banketgroep
Sources : entreprises
« Grâce à ce rachat, nous allons avoir accès à de nouveaux marchés européens et élargir notre gamme de produits. »
Mehdi Berrada, PDG de Poult.