Hélène Valade (LVMH) : le développement durable, son rôle depuis vingt ans

Ses dates

• 2006 Directrice du développement durable de La Lyonnaise des eaux
• 2012 Même fonction chez Suez
• 2020 Directrice développement environnement de LVMH

Diplômée de Sciences Po Paris, Hélène Valade a commencé sa carrière à l'Ifop en 1996. Elle a été directrice du département politique de 1999 à 2003. « Dans les études d'opinion que nous réalisions alors, les préoccupations environnementales commençaient à émerger. En 200 1, j'ai proposé de créer l'Observatoire du développement durable. Ces sujets m'ont passionnée et cela m'a donné envie de sortir de l'analyse et d'œuvrer pour mettre en place des politiques plus durables au sein de l'entreprise », raconte Hélène Valade. C'est alors qu'elle décide de sensibiliser les dirigeants des grandes sociétés sur ce sujet. « Je suis allée toquer à la porte de grands patrons avec une audace qui m'étonne encore aujourd'hui, se souvient-elle. Après divers refus, j'ai rencontré Gérard Mestrallet, qui était alors à la tête de Suez. Ce dernier m'a proposé de créer la fonction de directrice du développement durable de La Lyonnaise des eaux. » En parallèle, Hélène Valade fonde le Collège des directeurs du développement durable (C3D) en 2007. « La fonction de directeur dudéveloppement durable était nouvelle. Nous avions besoin d'un lieu pour échanger et inventer les bonnes pratiques. Nous n'étions que quatre membres au moment de la création du C3D. Aujourd'hui, le collège compte 200 adhérents », se réjouit-elle.

Mes amis disent de moi que je suis une "activiste de l'interne"

Hélène Valade, directrice développement environnement du Groupe LVMH

Travail d'évangélisation

En 2012, Hélène Valade devient directrice du développement durable pour l'ensemble du groupe Suez, tout en poursuivant son travail d'évangélisation. « Mes amis disent souvent de moi que je suis une ”activiste de l'interne” », confie-t-elle. Elle continue aussi à s'engager hors de l'entreprise. Entre 2015 et 2017, elle préside la Plateforme RSE, qui formule des recommandations au gouvernement. Depuis 2018, elle est présidente de l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse). Côté carrière, elle rejoint LVMH début 2020 en tant que directrice développement environnement. « Mon rôle est de concevoir et d'animer la stratégie environnementale du groupe. C'est pourquoi j'ai proposé une politique structurelle baptisée Life 360, composée d'objectifs datés et chiffrés concernant le climat, l'économie circulaire, la biodiversité etla traçabilité, détaille-t-elle. Le but est de transformer le business pour aboutir à un capitalisme responsable, c'est-à-dire un capitalisme qui a complètement intégré les limites planétaires et qui accepte de revoir son modèle de valeur à l'aune de ces enjeux-là. » Entre son travail pour LVMH et la présidence de l'Orse, elle trouve le temps de faire du théâtre en amateur, sa passion depuis vingt-cinq ans. « Au quotidien, j'essaie d'être en adéquation avec mes valeurs. Le plus important à mes yeux, c'est qu'il n'y ait pas de dissonance entre la vie personnelle et la vie professionnelle », conclut-elle.

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