Le FnacBook entre en fanfare dans l'arène du numérique
CAROLINE JIROU-NAJOU
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CAROLINE JIROU-NAJOU
«J'ai deux mille livres dans ma poche », s'est exclamé, un rien cabotin, Christophe Cuvillier, le PDG de la Fnac face à la presse. Il aurait tort de s'en priver car « son » FnacBook cumule beaucoup d'atouts : un écran tactile pour feuilleter les pages comme avec un livre classique, sans fatiguer les yeux ni produire de reflets, contrairement aux tablettes. De plus, son encre électronique reproduit le grain du papier et il est économe en énergie.
80 000 ouvrages accessibles
Au-delà de la technologie, c'est un concept complet que vend la Fnac, car elle a intégré dans le prix d'achat de la liseuse un accès 3G - également wi-fi - illimité, via SFR son partenaire, à une librairie de 80 000 ouvrages et 750 bandes dessinées. Une arme redoutable face au Reader de Sony, vendu 10 € moins cher mais sans connexion 3G, tout comme l'Oyo de Chapitre-France Loisirs qui arrive sur le marché à 149 €. En prime, les conseils des libraires Fnac, mais aussi la possibilité pour le lecteur d'accéder à sa bibliothèque sur tous les supports : web, readers, iPad, iPod, iPhone et, dès janvier 2011, Android. Pour lire les BD, la Fnac a prévu par la suite un player spécifique qui fonctionnera sur PC, Mac mais aussi sur iPad.
Bien sûr, le lecteur devra payer le prix du téléchargement du livre numérique, de 20 à 30 % inférieur à celui du papier. « Les Français estiment à 7 € le prix acceptable d'un livre numérique », avertit Philippe Person, directeur du pôle culture de GfK. On est encore loin du compte, pourtant l'avenir du numérique en dépend. Il faudra au minimum une extension de la loi Lang pour appliquer un prix unique au numérique, le débat est ouvert au Sénat. De plus, un projet de loi a été déposé par le député Hervé Gaymard pour faire passer le taux actuel de TVA de 19,6 %, le numérique étant considéré comme un service à 5,5 %, comme les livres imprimés.
« En tant que premier libraire d'Europe, nous voulons devenir leader des livres numériques », annonce Christophe Cuvillier. D'ici À 2015, le numérique devrait atteindre 10 % à 15 % des ventes de livres en France. » Pour l'heure, il n'en est qu'à 1 % dans l'Hexagone mais 8 % aux États-Unis, avec la perspective de représenter 15 à 20 % dans les cinq ans.
Entre la lecture d'un roman sur une tablette multimédia comme l'iPad d'Apple et les liseuses numériques qui se multiplient, les accros de lecture ont déjà de quoi réfléchir à la solution la plus adaptée à leurs besoins. D'autant que, selon GfK, l'offre en livres numériques a été multipliée par seize depuis le lancement de l'iPad. Pour « l'agitateur de curiosité », le doute n'est, bien sûr, pas permis : « Nous sommes convaincus que le FnacBook sera le cadeau de premier choix des fêtes de fin d'année. »
Le chiffre
70 % des Français disent que le prix est la principale raison qui les fera venir au numérique.
Source : étude on line RE
Le marché du livre en France
4,2 Mrds € en 2009,soit 54 % des ventes de biens culturels
+ 1,2 % en valeur et + 1,4 % en volume pour les ventes de livres depuis le début 2010 (chiffres arrêtés à fin septembre)
Source : Gfk