Le foie gras tiré par le haut de gamme
Les Français aiment le foie gras, surtout le meilleur. En 2004, le nombre de foyers acheteurs a explosé, poussant les ventes à un record historique.
La bipolarisation des marchés n'est pas un fantasme ! Produit de luxe par excellence, le foie gras en témoigne. Il a connu en 2004 une embellie sans précédent, selon le bilan dressé fin mars par le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). « Avec 6 436 tonnes vendues, le record de 2000 a été battu de près de 300 tonnes. En 2004, près de 40 % des ménages français se sont laissés tenter », s'enthousiasme Alain Labarthe, son président. Un boom quasi exclusivement lié à la demande de blocs de foie gras entier. Le haut de gamme !
Renforcer la publicité
Une bonne affaire pour les industriels. Michel Delpierre, directeur général de Euralis (marque Mont-fort et Rougié), acquiesce : « Le chif-fre d'affaires de notre pôle gastrono-mie a progressé de 5 %. » Quant au groupe Labeyrie, sa part de marché a gagné deux points en valeur, au détriment surtout des MDD.
Côté distribution, « les hypers tirent la croissance, alors que les supermarchés ont vu leurs ventes bais-ser », précise Stéphane Billet, chef de groupe produits du terroir chez Labeyrie. En cause, la place accor-dée à l'exposition des produits. Grâce à leur surface, les hypers ont su profiter au mieux des opérations de promotion. « La campa-gne menée par le Cifog participe au succès 2004 », considère Alain Labarthe. En 2005, l'interprofession va renforcer sa communication.
Aux industriels d'y faire écho. En 2005, Delpeyrat et Montfort vont peut-être disputer la vedette à Labeyrie en publicité. Les groupes coopératifs les soutenant sont aujourd'hui plus forts. Euralis, qui a fini de digérer Rougié Bizac, souhaite faire progresser son nouveau pôle gastronomie, y compris par de la croissance externe. Delpeyrat, lui, dispose depuis peu de la puissance de feu de trois groupes - Maïsadour, Vivadour et Val de Sèvres.