Le gouvernement pavoise sur la baisse du déficit, le pouvoir d’achat augmente fortement
Après les très mauvais chiffres du chômage annoncés hier avec un accroissement de 38.000 demandeurs d’emploi en février 2016 - qui efface un chiffre équivalent à la hausse en janvier, les ministres des Finances et du Budget, Michel Sapin et Christian Eckert, tenaient une conférence de presse des bonnes nouvelles sur le front du déficit public, réduit à - 3,5 %, contre 3,8 % anticipés et promis à la Commission européenne.
"Nous avons assuré en 2015 une réduction des déficits compatible avec le retour de la croissance : le déficit a fortement diminué, de 4,0% en 2014 à 3,5% en 2015 et la croissance a été supérieure à nos attentes”, a indiqué Michel Sapin, après la publication des comptes par l’Insee. La réduction du déficit serait d’autant plus notable que les prélèvements obligatoires ont été réduits à 44,5% du PIB, grâce au CICE, au Pacte de responsabilité et de solidarité et aux baisses d’impôt sur le revenu pour les ménages. “C’est la première baisse des impôts dans notre pays depuis 2009”.
"Les impôts courants rebondissent au 4e trimestre"
Le ministre parle des impôts en général - entreprises et ménages. Côté entreprises, la baisse de l’impôt sur les sociétés est effectivement en recul. Mais pour les ménages, en réalité, les impôts continuent d’augmenter en volume, même si certaines catégories sont sortis du champ de l’impôt ou l’ont vu baisser. L’Insee précise que “les impôts courants sur le revenu et le patrimoine rebondissent (+2,0 %) au quatrième trimestre, par contrecoup notamment du repli au troisième trimestre (-1,3 %), qui était lié aux mesures allégeant l'impôt sur le revenu des ménages modestes en 2015.”
Malgré ces hausses d’impôts, le pouvoir d’achat des ménages a fortement augmenté en 2015, principalement grâce à la baisse des prix du pétrole, et à la très faible inflation. Sa croissance atteint 1,8% en 2015, contre 1,4% en 2014, même si la dynamique semble se réduire de moitié au dernier trimestre. Et les Français continuent d’augmenter leur épargne, qui atteint 15,9% de leur revenu, un niveau très élevé. Malgré tout, les données économiques annoncées par Bercy sont plutôt satisfaisantes. Il ne reste que le chômage à endiguer, et la loi El Khomry à faire adopter pour essayer d’y parvenir. Si tant est qu’une loi favoriserait la croissance...