Le "manger sain" s'impose aux distributeurs et aux consommateurs
Commerçants et clients sont unanimes : manger mieux doit être une des priorités de demain. Mais ont-ils les mêmes avis et les mêmes attentes ? Une étude de LSA pour Fleury Michon démontre qu’ils sont presque d’accord.
Les Français sont de plus en plus préoccupés par leur santé et cela se traduit dans leur alimentation : 82% des distributeurs constatent le fait que manger sain est devenu une priorité pour les consommateurs, un chiffre confirmé par les principaux intéressés (87%). Pour développer cette « grande priorité de demain », les distributeurs estiment que tout le circuit est impliqué, depuis le producteur (78%) jusqu’au consommateur (74%), en passant par les entreprises agroalimentaires (74%) et les distributeurs (73%). Ils confirment le rôle qu’ils attribuent aux producteurs puisqu’ils sont 28 % à penser que le gaspillage alimentaire peut être limité dès la production, en réduisant les volumes.
Une majorité de particuliers (71%) affirment qu’ils sont eux-mêmes les principaux acteurs de ce changement. Ils estiment que la lutte contre le gaspillage alimentaire commence par une meilleure gestion des stocks à la maison, ainsi que par des choix raisonnés en magasin afin d’acheter les quantités adaptées à leur consommation (30%).
À noter que les professionnels surévaluent la part du bio et considèrent ces produits comme ceux ayant la croissance la plus importante (87% des citations contre 45% des citations chez les particuliers). Cependant, on notera que 38% des consommateurs distinguent « manger mieux » de « manger bio ». 42% déclarent consommer davantage de produits de saison, un comportement observé par seulement 14 % des professionnels. On peut voir ici l’effet d’une consommation sur les marchés, imperceptible pour les circuits de grande distribution. Les consommateurs sont aussi 72% à être plus vigilants dans le choix de la viande et du poisson, une tendance sous-évaluée par les distributeurs (36%).
L’obstacle du prix
Mais si mieux manger est une préoccupation, cette volonté peut être freinée par les prix. En effet, le sentiment selon lequel manger sain coûte plus cher est partagé par 80% des consommateurs et 69% des distributeurs. D’autre part, 52% des Français interrogés estiment que les grandes surfaces ne proposent pas suffisamment de produits bons pour la santé. Les commerçants sont encore plus sévères dans l’autocritique puisque 57% d’entre eux s’accordent à dire que leurs efforts ne sont pas suffisants pour œuvrer au rééquilibrage alimentaire des produits présentés dans les rayons. Et visiblement, le Nutri-score a encore des progrès à faire puisque quatre particuliers sur cinq ignorent de quoi il s’agit. Néanmoins, 83% des particuliers et 71% des distributeurs jugent cet étiquetage utile.
Méthodologie
Fleury Michon s’est associé à LSA pour mener une étude, réalisée par B2B Intelligence, sur le « manger sain ». Cette étude comporte deux enquêtes. L’une réalisée du 15 au 29 septembre auprès de 1 001 consommateurs. L’autre réalisée du 13 au 30 octobre auprès de distributeurs (341 répondants).






