Le palmarès de la 3ème édition du Grand Prix Essec des Industries de la Consommation Responsable
Christophe Sirugue, Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie auprès du Ministre de l’Economie et des finances, a reçu le 1er février 2017 à Bercy l’Essec Business School et 200 représentants de l’Industrie et du Commerce pour la cérémonie du Grand Prix Essec des Industries de la Consommation Responsable. Ce prix, original par la forte implication des étudiants de la Chaire Grande Consommation de l’Essec dans la sélection des dossiers nominés et dans la mise en œuvre du projet, vise à récompenser les entreprises fabricantes de produits de grande consommation pour leurs initiatives en France en matière de RSE. Pour cette 3e édition, 60 dossiers ont été déposés. Voici le palmarès de l'édition 2017.
Grand Prix Essec
Groupe SEB pour l’ensemble de sa démarche RSE
Grand gagnant de cette 3e édition, SEB a su séduire le jury en proposant une approche holistique et visionnaire de la RSE. N'hésitant pas à anticiper la loi sur l'obsolescence dans le cadre de son projet "Produits réparables 10 ans" ou à s'associer à un grand nom de l'industrie, Veolia, pour proposer un modèle vertueux d'économie circulaire sur le petit électroménager, le Groupe SEB s’intéresse à de nouvelles formes d’économie, notamment avec son projet Eurêcook. En proposant un service de location d’appareils culinaires destiné aux particuliers, il promeut un mode de consommation innovant centré sur l’usage plutôt que la possession. Il s’intéresse aussi à son impact sociétal en s’alliant avec des ONG comme Emmaüs, pour s’engager auprès des populations dans le besoin. L’industriel a donné 8000 produits d’équipements pour le projet Banque Solidaire de l’Equipement, soit 16% des dons du projet en valeur.» «Depuis son origine, le Groupe SEB a toujours associé performance et responsabilité vis-à-vis de ses parties prenantes. Il a construit une politique de développement durable équilibrée, qui s’attache à faire avancer l’entreprise aussi bien sur les sujets sociaux et éthiques qu’environnementaux. Nous travaillons également au quotidien afin de proposer des produits et des services durables, répondant aux attentes des consommateurs. Notre politique «Produit réparable 10 ans» est un exemple concret de cet engagement», explique Joël Tronchon, Directeur Développement durable du Groupe Seb.
Prix «Filières d’approvisionnement et achat durable»
La Fromagerie Gillot pérennise la filière Camembert AOP
La fromagerie Gillot a su faire d'une contrainte, son besoin en lait cru, une force en devenant un partenaire stratégique pour les producteurs. Les types de partenariat que la fromagerie Gillot proposent sont radicalement nouveaux (ce sont les premiers à proposer un prix du lait déconnecté du prix du marché) et très complets (dialogue en amont autour des besoins des deux parties, accompagnement et bilan du partenariat). Cette initiative incite de nombreux acteurs de la filière lait à se tourner vers un mode de production plus durable tout en proposant un nouveau modèle économique comme solution à l'impasse dans laquelle de nombreux producteurs se trouvent. «A la fromagerie, nous sommes fiers d'avoir réussi à co-construire avec nos producteurs une démarche Filière transparente et d'établir un climat de confiance et de compréhension mutuelle. Nous avons tous intégré que nous sommes dans un écosystème et interdépendants les uns des autres», témoigne Jacques Fléchard, Président directeur général Fromagerie Gillot.
Prix ESSEC « Réduction de l’empreinte carbone »
Unilever réduit de 25% l’empreinte carbone de ses déodorants
Unilever révolutionne le marché des déodorants après 10 ans de R&D en lançant son nouveau format Compressé – un déodorant deux fois plus petit pour le même nombre d’utilisations. Sans changer les habitudes des consommateurs, Unilever est parvenu à diminuer de 25% l’empreinte carbone de sa gamme de déodorants via une réduction du contenu en gaz et en aluminium des produits et une optimisation des transports. La multinationale prend son rôle de leader sur la catégorie au sérieux: non-brevetée, la technologie Compressé est ouverte à tous les industriels qui souhaitent s’engager pour réduire l’empreinte carbone du marché. «Nous sommes particulièrement fiers de cette innovation qui offre des bénéfices pour les consommateurs et des bénéfices environnementaux. Le succès impressionnant des déodorants compressés démontre que des produits plus responsables peuvent nous donner un véritable avantage compétitif», assure François-Xavier Apostolo, vice-président marketing Unilever France.
Prix « Fin de vie des produits »
Le Groupe Seb étend sa politique de réparabilité 10 ans à l’ensemble de ses marques
Depuis 2016, Seb a mis en place, pour l'ensemble de ses marques, dans tous les pays, une garantie de réparabilité de 10 ans. Pour cela, un gros travail a été effectué au niveau de la conception des produits, afin que ceux-ci soient plus facilement démontables et remontables, et au niveau du stockage des pièces détachées, afin que celles-ci soient disponibles et rapidement expédiées aux réparateurs professionnels agréés. Avec cette belle initiative, il me semble presque évident que le prix "Gestion des déchets et fin de vie des produits" revienne au Groupe SEB. En effet, plus qu'un simple coup Marketing, il s'agit là d'un réel engagement de l'entreprise pour lutter contre l'obsolescence technique et le gaspillage qui en découle. Un véritable écosystème a vu le jour: un réseau de plus de 6500 réparateurs agréés, qui, très prochainement, imprimeront à la demande en 3D les pièces nécessaires.
Prix « Ressources humaines »
Le coq noir œuvre pour l’intégration sociale et la réduction de la précarité
L’entreprise Le Coq Noir a pris le parti de favoriser l’insertion professionnelle et réduire la précarité? de personnes en difficultés via le recrutement d’employés avec 3 structures regroupées sous une association (Ressources) cre?e?e, ge?re?e et partagée par des entreprises agroalimentaires de la région d’Avignon. Le jury étudiant a véritablement été séduit par la véritable volonté d’insertion des nouveaux employés, issus du chômage de longue durée. Ils bénéficient d’un accompagnement personnalisé durant leur réinsertion, afin de leur proposer un emploi de longue durée qui convienne à leurs qualités et à leur projet. «Cette démarche gagnante - gagnante pour l'entreprise et les salariés, permet d'obtenir une fidélisation et un engagement des salariés bien supérieurs par rapport à des formules classiques faisant principalement appel à de l’intérim classique», explique Joël Kautzmann, co-PDG de Le Coq Noir.
Lauréat du prix ESSEC “Modes de consommation durables”
La Savonnerie du midi protège le Savon de Marseille
Le projet «Le Savon de Marseille, un produit traditionnel et responsable» de la Savonnerie du Midi s’inscrit dans le cadre de la définition de la nouvelle stratégie de l’entreprise dont les objectifs sont de protéger et promouvoir le véritable Savon de Marseille, de développer des produits écologiques et de faire progresser l’entreprise suite à son acquisition. Ce qui a particulièrement plu au jury étudiant est l’implication de l’ensemble des services et des collaborateurs dans ce projet colossal, grâce à un management collaboratif. Les nombreux partenariats mis en place grâce à l’établissement de liens forts avec les acteurs du secteur, les clients et distributeurs, ont également eu un rôle non négligeable. Ceci a permis de mener à bien toutes les phases du projet (relancement de la marque «La Corvette», développement d’une nouvelle charte graphique, mises en ligne du site internet, etc) et à l’entreprise de retrouver une croissance à deux chiffres. «La Savonnerie du Midi, du haut de ses 123 ans, est fière de défendre et développer le savoir-faire marseillais du savon de Marseille, en France et à l’étranger, et de s’engager dans une démarche RSE globale, combinant ainsi tradition et modernité. Vendue en Grande Distribution, la gamme MAITRE SAVON a vu son chiffre d’affaires augmenter de 24,4% en deux ans, et la part de ses produits écologiques certifiés passer de 0 à 30% pendant cette périod », déclare Guillaume Fievet, Président Directeur Général de la Compagnie du Midi.
Prix “Solidarité”
Danone Eaux France participe à la création d’une entreprise sociale et solidaire
Lemon Aide est une entreprise sociale engagée dans la collecte et le tri des déchets peu recyclés tout en réinsérant des personnes éloignées du marché de l'emploi. Ce projet est né des interactions entre un grand groupe Danone Eaux France, une association FACE, qui lutte contre l'exclusion sociale et une start-up, Lemon Tri, qui installe des machines de tri sélectif dans les lieux où les taux de recyclage sont faibles. Ce projet est extrêmement convaincant par sa durabilité et son ambition. Il contribue au développement de l'économie circulaire, à la préservation de l'environnement et à la réinsertion des individus par l'emploi, tout en s'intégrant dans l'économie locale et en participant à la création de richesses. "Ce qui rend unique Lemon Aide est à la fois la co-construction totale de cette initiative entre les 3 partenaires (Lemon Tri, la Fondation Agir Contre l'Exclusion et Danone), ainsi que la triple dimension de cette Entreprise Sociale Solidaire : sociale (à travers l'insertion), environnementale (économie circulaire) et économique (objectifs de rentabilité) ", explique Frédérique Rathle, Directrice développement durable Danone Eaux France.
Lauréat Mention Spéciale, coups de coeur des étudiants
Le groupement d’éleveurs indépendants L’Oeuf de nos villages donne 700 000 oeufs aux Banques Alimentaires
Le groupement d’éleveurs indépendants L’œuf de Nos Villages s’est associé en 2016 à la Fédération Française des Banques Alimentaires (FFBA), qui offre une aide alimentaire aux plus démunis. Pour chaque produit acheté, les éleveurs s’engagent à reverser 2 produits à la Fondation. Les distributeurs étaient intégrés dans ce partenariat, et relayaient le projet auprès des consommateurs. Ce partenariat tripartite permet d’impliquer le consommateur dans une initiative sociétale, sans toutefois lui demander une contrepartie financière. Il consiste en une action véritablement concrète, aux conséquences directement visibles. «Nous sommes fiers d’avoir mis en place un partenariat unique au niveau national fédérant les consommateurs, les enseignes de la grande distribution, les Banques Alimentaires et nos éleveurs partout en région au service des plus démunis», témoigne La réaction de Ludovic Duriez, Directeur général du groupement L’oeuf de nos villages.
Nespresso crée la première filière de recyclage des petits déchets en aluminium et en acier
Afin de compenser l’absence d’équipement des centres de tri français pour assurer le traitement des petits déchets (inférieurs à 7cm), Nespresso a donné naissance à partir de 2014 à la première filière française de recyclage des petits déchets en aluminium et en acier (dépassant ainsi la question de ses propres capsules). En équipant les centres de tri d’une solution technique adaptée, l’entreprise a permis d’étendre le geste de tri le plus simple (visant à jeter les matériaux usagés dans la poubelle jaune) à l’ensemble des petits déchets métalliques. Il s’agit là d’une véritable avancée dans la lutte contre la pollution issue de l’enfouissement ou de l’incinération des déchets métalliques, bravo Nespresso ! «Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir réussi à co-créer la première filière de recyclage des petits métaux en France. En rassemblant différents acteurs comme Eco-Emballages, l’Association des Maires de France, Coca-Cola ou Bel notamment au sein du Celaa, le Club de l’Emballage Léger en Aluminium et en Acier, nous avons construit une démarche collective qui permet aujourd’hui à plus de 8 millions de Français de pouvoir jeter tous leurs petits emballages métalliques dans la poubelle de recyclage. Un geste simple que nous souhaitons étendre à l’ensemble des Français», raconte Arnaud Deschamps, Directeur général de Nespresso France:
A savoir
Le jury a également souhaité décerner cette année une Mention spéciale à l’ensemble des PME et à leur fédération représentante - la Feef, pour le dynamisme des PME en matière de RSE. «En nombre de dossiers comme en qualité de ces dossiers, le palmarès de cette édition 2017 est indéniablement marqué par la forte présence des Petites et moyennes entreprises. En remettant une «mention spéciale» à l’ensemble des PME, le jury a ainsi voulu signaler ce phénomène plus qu’encourageant. Le Grand Prix Essec des Industries de Consommation Responsable démontre en effet que ces sujets ne sont pas la chasse-gardée des grands groupes et des multinationales. Que des petites entreprises peuvent aussi s’y lancer. Que ce n’est pas une seulement question de budget mais aussi et surtout une question de volonté, d’état d’esprit», explique Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA et membre du jury.