Le volaillier Tilly Sabco en cessation de paiement
Alors que le redressement de Doux semblait être confirmé la semaine dernière, l'autre volailler breton spécialisé à l'exportation, Tilly Sabco, annonce se déclarer en cessation de paiement. La filiière volaille reste donc extrêmement fragile depuis la décision de la Commission européenne de supprimer les subventions de ces deux entreprises. Situation sensible, d'autant que la Bretagne vient de connaître un nouvel épisode de violence à l'initiative de producteurs de légumes.
La situation reste bel et bien tendue sur le front social et industriel en Bretagne. Le PDG du volailler Tilly Sabco, Daniel Sauvaget, vient d'annoncer se trouver en cessation de paiement, à l'issue d'un comité centrale d'entreprise. "Compte tenu que nous n'avons pas pu conduire à son terme le plan de continuation en cours, nous passons en procédure de liquidation et je sollicite du tribunal de commerce de Brest une poursuite d'activité pour permettre l'émergence de projets de reprise les plus aboutis qui permettent de sauver le maximum d'emplois sur le site".
Le volailler emploie 340 personnes en direct, mais son activité génère environ 1000 emplois. Il compte encore sur le soutien de son principal client, le groupe saoudien Abbar. Daniel Sauvaget cherche désormais un repreneur qui permette de "sauver le maximum d'emplois". Philippe Mangin, président de Coop de France, avait évoqué la situation de Tilly Sabco et Doux il y a quelques semaines, craignant un nouveau séisme en Bretagne. En fait, Doux avait contesté cette vision dramatique en précisant avoir considérablement réduit son endettement. En revanche, la situation de Tilly Sabco était bel et bien très dégradée.
Quels repreneurs pourraient se profiler ? On pense évidemment aux coopératives volaillères, Terrena et Maïsadour, ou encore à Sofiprotéol, qui s'était déjà portée acquéreur de certaines activités de Doux, avant finalement de fermer les outils, faute de débouchés. A moins que l'entreprise ne ferme purement et simplement et que Doux - ou d'autres géants mondiaux comme le brésilien JBS, ne récupère la clientèle de Tilly Sabco au Moyen Orient. L'entreprise réalise une centaine de millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour le gouvernement, qui suit de très près les dossiers sensibles en Bretagne, l'annonce n'est pas une bonne nouvelle.