
Aux Etats-Unis, la traditionnelle cérémonie des courses, qui depuis plusieurs décennies voit les consommateurs remplir de grands chariots pour toute la semaine, est en train de perdre du terrain au profit de courses plus rapides et plus fréquentes, un modèle de consommation que l'on attribue habituellement au Japon. Ces "descentes" rapides, au cours desquelles les acheteurs se contentent typiquement d'acheter leur dîner ou de se réapprovisionner dans quelques références dont ils sont à court, comptaient déjà pour un tiers des dépenses d'alimentation et deux tiers des visites de GMS en 2016 outre-Atlantique, selon une étude du cabinet de recherche IRI.
Aujourd’hui, les consignes automatiques accentuent le phénomène. Ainsi, dans les 76 Whole Foods (sur 473) qui disposent d'Amazon Lockers, le nombre de visites comprises entre 3 et 5 minutes a bondi de 11% depuis le mois d'août (date de la finalisation du rachat de l’enseigne par Amazon), d'après le cabinet inMarket. Dans le même temps, les Whole Foods dénués de consignes mais situés dans les mêmes villes ont vu ces micro-visites augmenter de 7%. Autrement dit, la tendance existe bien indépendamment des lockers, et ceux-ci l'accélèrent.
Dans le cas d'Amazon, cette synergie avec son enseigne de supermarchés bio lui permet de renforcer sa relation client aussi bien que d'apporter du trafic en magasin. Mais comme la réussite de cette intégration risque beaucoup de dépendre de l'emplacement de ses lockers - pas trop au fond du magasin, mais à l’intérieur tout de même pour ne pas se priver de quelques achats d'impulsion faciles à susciter - Amazon expérimente actuellement plusieurs configurations.