Les distributeurs les plus riches de France
Etabli chaque année par le magazine Challenges, le classement des 500 plus grosses fortunes françaises concerne aussi la distribution. C'est même le secteur le plus "riche" puisqu'il concentre 44% des fortunes recensées. Voici le palmarès des distributeurs en exclusivité pour LSA. Si les dix premiers ne changent pas, cinq nouveaux noms font leur entrée.
Aujourd’hui, pour faire son entrée dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France, il faut aligner 130 millions d’euros de capital…soit deux fois plus qu’il y a dix ans, où le ticket d’entrée s’élevait à 60 millions d’euros. C’est dire si en quelques années, les hommes et les femmes les plus riches de France se sont enrichis. Ainsi, la fortune totale des 500 a été multipliée par sept en 22 ans pour atteindre 571 milliards d’euros à eux tous, alors que la richesse produite par la France, celle du PIB, n’a pas doublé. Et, effet de loupe oblige, les dix premiers ont vu leur patrimoine multiplié par douze durant la même période. Pour sa vingt-deuxième édition, le classement établi par le magazine Challenges réserve quelques surprises. Liliane Bettencourt, première fortune de France l’an dernier, est détrônée par Bernard Arnault qui reprend la première place avec une fortune estimée à 46,9 milliards d’euros.
Mulliez en hausse de 15%
Derrière Bernard Arnault et Liliane Bettencourt, Axel Dumas (Hermès) et Gérard Mulliez et sa famille. La fortune de ce dernier a gagné 4 milliards d’euros en un an, soit une hausse de plus de 15%. Le fondateur de l'enseigne Auchan reste ainsi à la première place du classement des plus riches distributeurs de France publié par LSA en exclusivité. Le numéro deux n’est pas à plaindre non plus puisque sa fortune double quasiment. Il s’agit de François Pinault. La seule baisse dans ce top 10 est celle des Bouriez (groupe Louis Delhaize). "La distribution et les services représentent le plus gros secteur avec 44% du total des 500, note Eric Tréguier, journaliste à Challenges et auteur de l’étude. Les plus grandes fortunes progressent très fortement, les plus petites beaucoup moins. Le seuil d’entrée est assez élevé pour la distribution." De fait, à moins de 130 millions d’euros, point de salut. La place de dernier revient à un indépendant Leclerc, du sud-ouest.
Fortunes discrètes
Parmi les hausses les plus spectaculaires des « moyennes » fortunes, on peut noter celle de Philippe Ginestet, le patron de Gifi, qui vient de reprendre Tati. Numéro 141 du classement général (15ème de la distribution), celui-ci gagne 200 millions d’euros en un an. Ou encore celle de Julien Sorbac, co-fondateur de Vente-privée, dont le patrimoine grimpe également de 200 millions d’euros. Certains noms sont connus, d’autres beaucoup moins, y compris dans le top 10. Coincé entre François Pinault et Ginette Moulin (Galeries Lafayette), Sonepar, distributeur de matériel électrique. Ou encore Lyreco, numéro dix du classement distribution et 116ème du classement général, spécialisé dans les fournitures de bureau. Et plus on descend dans le classement, plus les fortunés se font discrets.
Cinq nouveaux entrants
Secteur le plus riche, il est normal que la distribution fournisse de nouveaux élus. Cette année, cinq noms font leur entrée. Rémy Adrion, fondateur de Noz, enseigne à bas prix, 282 magasins et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, apparaît à la 208ème place (25ème des distributeurs). Daniel Abittan, créateur de Photoservice, Grand Optical et Grand Audition, entre au 31ème rang des fortunes de la distribution avec une fortune estimée à 300 millions d’euros. Bernard Blach, pour le groupe Blachère, un groupe provençal composé de boulangeries et de primeurs, se hisse à la 46ème place des distributeurs. Et dans le bas du classement, Ravate, numéro un de la vente en ligne à la Réunion, et Royer, qui rassemble des marques de chaussures aussi connues que Kickers, New Balance ou Jourdan. Preuve que le textile compte encore quelques pépites.