Les distributeurs ne partent pas en croisade anti-35 heures

Pour la distribution, la révision du dispositif sur les 35 heures n'est pas la priorité. Ce qui ne veut pas dire que le coût du travail ne les préoccupe pas.
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La distribution se laissera-t-elle happer par la fronde anti-35 heures ? Depuis plusieurs semaines, le débat agite le monde politique, divise les Français et engage les industriels. Alors que plusieurs d'entre eux (Doux, Seb, Bosch...) ont décidé de tirer un trait sur leurs accords, la distribution est demeurée silencieuse. Elle devrait le rester, aucune remise en cause n'étant à l'ordre du jour. « On l'a craint avec l'arrivée à échéance des premiers accords et la fin progressive des aides, qui va accroître le coût du travail, mais rien ne se profile à ce jour », explique Rafael Nedzynski, secrétaire gé- néral du syndicat FGTA-FO.

Pas de blanc-seing pour les 35 heures

De fait, aucun distributeur ne songe à revenir en arrière, et la question n'a pas suscité de polémique lors de la commission sociale de rentrée de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). « Nous avons déjà assoupli le dispositif en négociant un contingent de 180 heures supplémentaires », explique Marc Veyron, le président de la commission. Deux ans après l'accord, 51 % des points de vente utilisent ces heures supplémentaires. Reste à savoir dans quelle proportion, puisque les distributeurs nous disent y avoir peu recours.

En fait, outre le souci d'éviter des tensions sociales, les DRH n'ont vraiment pas envie de revoir un dispositif qui leur a valu d'âpres négociations et a exigé de bouleverser toute l'organisation. « Nous avons eu du mal à faire en sorte que nos manageurs s'y adaptent, que nos collaborateurs trouvent leurs marques [...]. Changer à nouveau en profondeur de dispositif serait problématique », exposait Joël Fabiani, le directeur des relations humaines d'Auchan France, lors de son audition à l'Assemblée nationale dans le cadre de la mission d'information dite Novelli sur les conséquences des 35 heures. D'autant que la distribution n'est pas acculée par les difficultés qui frappent certains industriels. « Et que nous ne disposons pas de l'arme du chantage à la délocalisation ! », ironise le DRH d'une enseigne non alimentaire.

Cette position attentiste n'a toutefois rien d'un blanc-seing de la distribution. Et nombre de distributeurs ne voient pas d'un mauvais oeil le débat actuel. « On ose enfin parler des problèmes de cette loi, qui a compliqué la gestion et coûté cher, sans vraiment créer d'emplois », synthétise un DRH.

Les distributeurs vigilants

Ainsi, le seul logiciel de gestion du temps déployé chez Casino - auquel s'ajoutent deux personnes à temps plein par hyper - aura coûté plus de 30 millions d'euros au groupe ! Sans compter la disparition des petits temps informels qui font l'ambiance et le ciment d'une équipe.

Pour les distributeurs, « le problème du coût du travail est réel, mais va bien au-delà des 35 heures ». Reste que, « si le débat ne concerne aujourd'hui que l'industrie, il pourrait bien toucher la distribution en cas de guerre des prix exacerbée », prévient Pierre Bouchut, le directeur général de Casino. Un renversement également probable si, d'aventure, les politiques persistaient dans leur désir de renforcer les charges sur le secteur. Et notamment de concrétiser l'idée, lancée par Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, de taxer la distribution pour alléger les secteurs où les risques de délocalisation de la main-d'oeuvre sont importants... Une idée restée en travers de la gorge des distributeurs. Mais nous n'en sommes pas là. Thierry Bourgeron, sans remettre en cause l'accord, entend le décortiquer pour en faire ressortir les « bugs ». La FCD va d'ailleurs demander un rendez-vous à Gérard Larcher, ministre délégué aux Relations du travail, pour évoquer les rigidités de la loi.

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