Les lobbys agro-alimentaires s'insurgent contre la mise en place "précipitée" du compte-pénibilité
Le gouvernement vient de transmettre les décrets d'application aux syndicats sur le compte-pénibilité pour une parution au Journal officiel mi-juillet. Cela coince du côté du secteur de l'agro-alimentaire.
Magali Picard
\ 17h06
Magali Picard
A la veille de la conférence sociale qui se tiendra les 7 et 8 juillet prochains, l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA), Coop de France et la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) regrettent le passage en force du gouvernement dans la définition et les modalités de mise en oeuvre du Compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP).
Selon ces lobbys et Coop de France, en annonçant la publication de décrets de manière précipitée, "le gouvernement rompt la relation de confiance avec les entreprises, pourtant indispensable pour relancer notre économie". « La volonté gouvernementale de relancer l’économie française et de favoriser l’emploi manque clairement de cohérence aujourd’hui. Concernant la pénibilité, la précipitation gouvernementale est incompréhensible : ce sujet, important pour nos entreprises et nos salariés, nécessite de se donner du temps pour trouver les moyens pratiques les plus adaptés et les plus efficaces. » souligne Jean-Philippe Girard, Président de l’ANIA. « Le coût probable de ces mesures, via une augmentation des cotisations sociales des employeurs, va lourdement peser sur la compétitivité de nos entreprises » insiste Philippe Mangin, Président de Coop de France. « Ces dispositions liées à la pénibilité se révèlent inapplicables dans les délais, au regard de leur incroyable complexité, en particulier pour les PME et TPE de moins de 10 salariés qui représentent la très grande majorité des entreprises agricoles et agroalimentaires » conclut Xavier Beulin, Président de la FNSEA. Tous demandent un report de la mesure. Les décrets d'application qui doivent paraître mi-juillet au J.O reprennent les dix critères de pénibilité avec les durées et seuils d'exposition (travail de nuit pendant 120 jours par an, travail répétitif 900 heures par an...).